Sanaa - Saba :
Alors que les pays et les peuples d'Amérique latine, d'Amérique centrale et d'Afrique prennent courageusement position contre les crimes systématiques de génocide et de famine perpétrés contre la population de la bande de Gaza par l'entité sioniste, avec le soutien des États-Unis, les régimes arabes et islamiques restent silencieux et observent la situation depuis le 7 octobre 2023 jusqu'à ce jour.
Plus choquant encore : certains de ces régimes, qui se targuent de leur arabité, étendent des ponts terrestres, maritimes et aériens à l'entité ennemie, tandis que des millions de Palestiniens à Gaza meurent de faim et de bombardements. Des vivres et des médicaments ont même été largués dans la bande de Gaza assiégée, tuant et blessant de nombreux civils en quête de nourriture, ignorant que la mort les guette alors même qu'ils cherchent la vie.
Les positions arabes et islamiques concernant les crimes commis à Gaza, qui constituent une honte pour l'humanité, n'ont pas évolué d'un pouce en faveur de la victime. Au contraire, elles se sont clairement rangées du côté du bourreau. En témoigne la croissance des échanges commerciaux et de l'activité économique avec l'entité ennemie dans plusieurs pays arabes et islamiques, notamment la Turquie, l'Égypte, l'Arabie saoudite et la Jordanie, selon les données des sites de suivi par satellite.
Malgré l'ampleur de la tragédie, les positions de ces régimes n'ont pas atteint le niveau du Brésil, qui a expulsé l'ambassadeur sioniste en février 2024, ni celui des pays d'Amérique latine ou de l'Afrique du Sud, qui ont déposé une requête officielle auprès de la Cour internationale de justice le 29 décembre 2023, accusant Israël de commettre un génocide à Gaza.
Les factions de la résistance palestinienne, malgré la brutalité néonazie à laquelle elles ont été confrontées, n'ont pas réclamé d'intervention militaire des régimes arabes et islamiques. Elles ont plutôt exigé une position politique ferme contre les soutiens de l'ennemi, principalement les États-Unis, afin de faire pression sur Israël pour qu'il cesse son agression et lève son blocus. Cela, affirment-elles, constitue un levier pour la mise en œuvre des résolutions de légitimité internationale relatives aux crimes de génocide commis à Gaza au cours des 22 derniers mois.
Cependant, ces régimes ont choisi de supplier l'administration américaine, principal soutien de l'hégémonie de l'entité sioniste dans la région depuis plus de soixante-dix ans, ignorant le fait que c'est elle qui parraine le plan du « Grand Israël », qui s'étend au-delà des frontières de la Palestine pour inclure d'autres pays arabes.
Selon le World Socialist Web Site (WSWS), la scène où des ouvriers du port italien de Gênes imposent un blocus au navire saoudien « Bahri Yanbu », chargé d'armes destinées à Israël, est l'une des images les plus marquantes de la solidarité avec Gaza. Elle témoigne également du niveau de coopération saoudo-israélienne, révélé au grand jour après avoir été dissimulé pendant des années.
La position du Yémen, tant officielle que populaire, est exceptionnelle dans la région. Ses caractéristiques et ses objectifs ont été définis dès le premier jour de l'agression contre Gaza et se sont concrétisés par la poursuite, par les forces armées, de l'incursion de l'ennemi dans les territoires palestiniens occupés et de l'imposition d'un blocus complet aux navires israéliens ou à ceux qui leur sont liés en mer Rouge, en mer d'Arabie et en Méditerranée orientale.
Cette voie concrète tracée par le Yémen en soutien à Gaza, du blocus naval aux frappes contre le sionisme au plus profond de la bande de Gaza, prend encore plus de sens au vu de la tragédie humanitaire qui frappe la bande de Gaza et de l'abandon de tout rôle d'influence par les régimes arabe et islamique. Le Yémen demeure un témoin, un acteur actif et une force influente dans la lutte pour la levée du siège, et un pilier fondamental du front arabe de résistance contre l'occupation.
L'histoire retiendra les positions humiliantes et honteuses des régimes arabe et islamique, qui ont été témoins, en audio et en vidéo, des crimes sionistes de génocide et de famine systématique à Gaza, sans pour autant prendre de mesures concrètes pour sauver les habitants de la bande de Gaza d'une mort certaine par bombardements ou famine. Parallèlement, le Yémen consolide sa présence en tant que force efficace sur le front de la confrontation et du soutien à la résistance, prouvant que c'est l'action sur le terrain qui écrit l'honneur du combat national.
