Naplouse - Saba :
Le journal israélien Yedioth Ahronoth a révélé aujourd'hui, lundi, que l'armée d'occupation ‘israélienne’ envisage de rétablir le contrôle et une présence juive permanente au Tombeau de Joseph, au cœur de la ville de Naplouse, dans le nord de la Cisjordanie occupée. Cette décision intervient 25 ans après son évacuation au début de l'Intifada d'Al-Aqsa.
Le journal a indiqué que le commandement central de l'armée d'occupation travaille – pour la première fois depuis l'Intifada d'Al-Aqsa – à l'élaboration d'un plan officiel sur la faisabilité pratique de cette mesure, qui devrait être présenté dans les prochaines semaines.
Le journal a souligné que cette question avait été gelée en raison de la récente guerre avec l'Iran, mais qu'elle était revenue sur le devant de la scène.
Il a indiqué qu'une conférence élargie se tiendrait demain, mardi, à la Knesset, avec la participation de ministres, de députés, de personnalités publiques et des familles des victimes. L'objectif était d'exercer une pression supplémentaire aux niveaux politique et militaire pour faire avancer le projet de restitution du Tombeau de Joseph.
Selon Yedioth Ahronoth, la sous-commission Cisjordanie de la Palestine de la commission des Affaires étrangères et de la Défense de la Knesset a tenu sa première réunion il y a deux semaines afin d'examiner la situation sécuritaire au Tombeau de Joseph.
La réunion a réuni le président du Conseil des colonies, Yossi Dagan, le député Zvi Sukkot, qui préside la commission, le chef adjoint de l'Administration civile, le lieutenant-colonel Lahat Shemesh, et des représentants des services de sécurité. Un représentant du commandement central s'est engagé à fournir une évaluation détaillée dans un délai de six semaines.
Le journal a déclaré que le rétablissement d'une présence juive permanente au Tombeau de Joseph constitue une étape aux implications sécuritaires et politiques importantes, car il représente un changement par rapport au statu quo qui prévaut depuis plus de deux décennies. La réaction de l'Autorité palestinienne, de l'opinion publique palestinienne, des États-Unis d’Amérique et des pays européens à une telle initiative reste incertaine.
Les dirigeants des colons cherchent à accélérer la mise en œuvre du plan, craignant la dissolution de la Knesset et la tenue de nouvelles élections, qui pourraient perturber leur projet. Ils décrivent la reprise du contrôle du Tombeau comme une responsabilité souveraine et sécuritaire.
Le député Sukkot a déclaré : « L'État d'Israël ne peut violer ses accords et négliger un site aussi important. Le Tombeau de Joseph doit revenir sous contrôle israélien permanent, dans le cadre de notre responsabilité en Judée-Samarie (Cisjordanie).»
Au début de l'Intifada Al-Aqsa en 2000, l'armée israélienne a été contrainte d'évacuer le site du Tombeau de Joseph, qui abritait une école religieuse juive sous surveillance israélienne constante. Cette évacuation a eu lieu après des manifestations massives autour du tombeau, au cours desquelles plusieurs manifestants palestiniens ont été tués, un soldat israélien a été tué et les manifestants ont réussi à incendier le site.
Une force de sécurité palestinienne est postée en permanence autour du Tombeau de Joseph, évacuant le site lorsque les forces israéliennes envahissent la ville afin de protéger les colons lors de leurs incursions répétées.
Depuis l'occupation de la Cisjordanie en 1967, le Tombeau de Joseph est devenu un lieu de prédilection pour les colons pratiquant les rituels talmudiques. En 1986, l'armée israélienne y a établi une école de Torah.
Ces dernières années, le site du Tombeau de Joseph est devenu un foyer de mort et de destruction. Des dizaines de Palestiniens ont été tués et blessés par des tirs ennemis alors qu'ils tentaient de repousser les attaques des colons sur le tombeau.
Alors que les Juifs affirment que le sanctuaire abrite le tombeau du prophète Joseph (que la paix soit sur lui), les Palestiniens affirment que le sanctuaire est un don islamique, enregistré dans les archives ottomanes, et que le tombeau qui s'y trouve appartient à un homme juste de la famille Dweikat à Balata al-Balad, et que les Juifs n'y sont pour rien.
