New York - Saba :
Les trois membres de la Commission d'enquête indépendante des Nations Unies, chargée de surveiller les violations des droits de l'homme en Israël et dans les territoires palestiniens, ont annoncé hier mardi leur démission, appelant au renouvellement de la composition de la commission, selon un porte-parole de l'ONU lundi.
La commission a été créée en 2021 et a depuis fait l'objet de vives critiques de la part de l'entité occupante, qui l'a qualifiée à plusieurs reprises de « partiale et politisée ».
La présidente sortante de la commission, la juge sud-africaine Navi Pillay (83 ans), ancienne présidente du Tribunal pénal international pour le Rwanda, a invoqué son âge avancé parmi les raisons de sa démission.
Parallèlement, le membre australien Chris Sidoti (74 ans) a déclaré qu'il était temps de renouveler la composition de la commission. Le membre indien Miloon Kothari a exprimé son « honneur de siéger au comité », sans fournir de raisons supplémentaires pour sa démission.
Suite à ces démissions, le président du Conseil des droits de l'homme des Nations Unies, Jürg Lauber, a demandé aux États membres de soumettre des candidatures pour siéger au nouveau comité avant le 31 août, l'objectif étant de nommer les nouveaux membres début novembre, après la présentation du rapport final lors des sessions de l'Assemblée générale des Nations Unies à New York.
Le comité a conclu, dans un rapport publié mi-mars, qu'Israël avait commis des actes de génocide et des crimes systématiques contre les Palestiniens dans les territoires occupés depuis le 7 octobre 2023.
Ce rapport a confirmé que les attaques israéliennes visaient délibérément des établissements et des structures de santé, malgré la possession par l'armée israélienne d'une carte détaillée de ces sites, que le comité a documentée comme preuve du ciblage délibéré des infrastructures humanitaires.
Le rapport souligne également que les prisonniers palestiniens sont victimes de violences physiques et psychologiques dégradantes et se voient refuser la possibilité de faire entendre leur voix ou de demander des comptes aux auteurs de ces violences. Le rapport indique que les nouveau-nés à Gaza risquent de mourir, que ce soit pendant la petite enfance ou à cause de la faim, du froid ou de l'eau contaminée, dans un contexte d'effondrement des systèmes de santé et de subsistance.
Le comité souligne que la justice pour les victimes ne peut être rendue que par l'activation de la Cour pénale internationale, par des tribunaux nationaux fondés sur leurs lois, ou par l'exercice de la compétence universelle.
