Damas - Saba :
L'Observatoire syrien des droits de l'homme a recensé hier dimanche 7 670 morts en Syrie entre le 8 décembre 2024 et le 6 juin 2025, en raison des violences et violations continues commises par des parties locales et étrangères, ainsi que du chaos sécuritaire généralisé.
L'Observatoire a indiqué que 5 784 civils ont été tués, dont 306 enfants et 422 femmes, ce qui témoigne de la fragilité de la situation sécuritaire et de la menace croissante qui pèse sur les groupes les plus vulnérables de la société.
Dans un rapport sur les droits humains, l'Observatoire a documenté des pratiques meurtrières et des violations flagrantes du droit à la vie qui ont perduré après l'effondrement du régime, de multiples parties étant responsables de ces crimes, que ce soit par des homicides directs ou par négligence délibérée de la sécurité de la population.
Selon le rapport, les civils ont représenté 75,4 % du nombre total de décès au cours des six mois, tandis que les non-civils en ont représenté 24,6 %.
Il a déclaré : Cette répartition reflète une proportion significativement plus élevée de civils touchés que de non-civils dans les incidents documentés au cours de cette période.
Ce rapport documente une série de violations et d'incidents violents qui ont coûté la vie à des dizaines de personnes, dans un contexte d'absence de l'État et de désintégration des services de sécurité.
Le rapport recense des victimes de balles perdues lors d'événements publics et de conflits personnels, où des civils ont été tués involontairement, ce qui témoigne de l'absence des normes les plus élémentaires en matière de contrôle des armes.
Il a déclaré : En l’absence de contrôle sécuritaire, la fréquence des explosions sur les marchés et dans la rue s’est intensifiée, faisant des dizaines de morts. Aucune partie n’a revendiqué ces attaques, qui ont contribué à aggraver le climat de terreur quotidienne au sein de la population.
Dans les zones contrôlées par des gangs armés, le rapport a documenté des meurtres de civils par des membres de gangs armés, que ce soit lors de raids ou par balles directes.
Il a également mis en lumière des cas de torture ayant entraîné la mort dans des centres de détention gérés par des gangs, dans un contexte d’absence de responsabilité et de contrôle indépendant.
Dans les zones contrôlées par le gang al-Jolani, le rapport a documenté des décès sous la torture dans des centres de détention officiels, dans un contexte de déni systématique de justice et de déni des droits des détenus.
Des cas de meurtres directs perpétrés par des groupes fidèles au gang al-Jolani ont également été recensés après l’effondrement, témoignant de la violence continue et incontrôlée des représailles.
Le rapport indique : « Malgré le déclin de son contrôle territorial, l’EI continue d’assassiner et de liquider ses opposants, ciblant des individus et diverses zones, aggravant ainsi les pertes humaines et renforçant la présence de ses cellules actives.»
Il ajoute : « L’ennemi israélien a également lancé des frappes aériennes sur des cibles en Syrie après la chute du régime, mais certaines de ces frappes ont entraîné la mort de civils, victimes documentées par le rapport dans le cadre d’opérations transfrontalières.»
Il ajoute : Dans le nord-est de la Syrie, les attaques turques répétées contre les zones contrôlées par les FDS ont tué un certain nombre de civils, dont des femmes et des enfants, en violation flagrante du droit des conflits armés.
Il poursuit : Le rapport documente également des cas d’assassinats de Syriens tentant de franchir la frontière vers la Jordanie et la Turquie, où ils ont été abattus par des gardes-frontières, soulignant les risques encourus par les civils.
Le rapport fait également état de violations imputées aux membres des FDS, notamment des exécutions sommaires et un recours excessif à la force lors d’opérations de sécurité, soulevant des questions quant aux mécanismes de responsabilisation dans ces zones.
Le rapport a également documenté des massacres commis pour des motifs sectaires ou de vengeance, ciblant des individus et des familles en raison de leurs positions ou affiliations antérieures, dans un scénario qui reproduit les cycles de violence civile et compromet les chances de réconciliation.
Il a déclaré : Six mois après la chute du régime syrien, les violations flagrantes des droits humains et des vies humaines se poursuivent, face à la multiplicité des acteurs et à l’absence de véritable responsabilisation.
Sur la base de ce rapport, l’Observatoire syrien des droits de l’homme a appelé à la mise en place d’un mécanisme d’enquête indépendant, au respect du droit international par toutes les parties et à la pleine justice pour les victimes. Il a également appelé à des efforts de sensibilisation, au désarmement et à l’élimination des restes de guerre.
