Sanaa - Saba :
Rosaria Bruno, représentante du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA) au Yémen, a décrit la réunion humanitaire élargie qui s'est tenue à Sanaa fin juillet comme une étape importante vers l'ouverture de canaux de dialogue direct entre les autorités compétentes et les organisations internationales et locales.
Dans une interview exclusive accordée à l'Agence de presse yéménite (Saba) en marge de la réunion, à laquelle ont participé le gouvernement, l'ONU, des organisations internationales et locales, elle a déclaré : « Nous avons constaté un engagement fort à trouver des solutions pratiques aux défis précédents et à faciliter le travail humanitaire. »
Elle a noté une compréhension mutuelle de l'importance d'atteindre les groupes les plus vulnérables tout en soulignant le respect de la souveraineté du Yémen et de ses lois régissant le travail humanitaire. Elle a également salué la générosité et la résilience du peuple yéménite face aux défis humanitaires croissants.
Transcription de l'interview
Saba : Tout d'abord, bienvenue à cette interview exclusive avec l'Agence de presse yéménite (Saba).
Rosaria Bruno : Merci beaucoup, et je suis ravie de participer.
Saba : Quels sont les principaux résultats attendus de la réunion humanitaire élargie organisée à Sanaa avec la participation des partenaires des Nations Unies, internationaux et locaux ?
Rosaria Bruno : Je pense que cette réunion a marqué une étape importante vers l’ouverture de canaux de dialogue direct avec les autorités compétentes et les organisations internationales et locales. Au cours des trois jours de réunion, nous avons constaté une forte volonté de trouver des solutions pratiques aux défis rencontrés et de faciliter l’action humanitaire.
Il y a également eu une compréhension mutuelle de l’importance d’atteindre les groupes les plus vulnérables, tout en insistant sur le respect de la souveraineté du Yémen et de ses lois régissant l’action humanitaire.
Saba : Comment évaluez-vous le partenariat entre les parties prenantes et les organisations des Nations Unies et internationales dans la gestion de la réponse humanitaire ?
Rosaria Bruno : Le partenariat est essentiel au succès de l’action humanitaire. Les efforts des organisations internationales complètent et sont indissociables des efforts gouvernementaux.
Avec des financements limités et la suspension de certains projets dans certaines régions, la coopération devient encore plus cruciale pour combler les lacunes.
On constate une prise de conscience croissante du rôle de chacun, en particulier dans les interventions d’urgence comme la lutte contre le choléra.
Saba : Quels sont les principaux défis financiers auxquels l’action humanitaire est actuellement confrontée ?
Rosaria Bruno : Malheureusement, la baisse des financements mondiaux, en particulier pour le Yémen, a considérablement impacté notre capacité d’intervention. Cependant, nous collaborons avec les donateurs pour garantir une allocation efficace des ressources disponibles. Récemment, certains donateurs se sont engagés à accroître leur soutien après avoir examiné les résultats de la réunion élargie de Sanaa, un indicateur positif qui pourrait améliorer la situation dans les prochains mois.
Saba : L’aide peut-elle revenir à ses niveaux antérieurs ? Existe-t-il un calendrier pour cela ?
Rosaria Bruno : La baisse des financements n’est pas propre au Yémen, mais affecte les réponses humanitaires à l’échelle mondiale. Cependant, nous espérons que les efforts actuels attireront un soutien supplémentaire.
Les récentes réunions avec les donateurs ont montré que deux ou trois donateurs étaient initialement prêts à fournir de nouveaux financements, ce qui pourrait se refléter positivement dans les mois à venir.
Saba : Quel message souhaitez-vous adresser au peuple yéménite ?
Rosaria Bruno : Le peuple yéménite incarne la générosité et la résilience face aux défis. Depuis mon arrivée au Yémen en décembre 2022, j’ai constaté l’augmentation des besoins, mais j’ai également été témoin d’une détermination et d’une force inégalées.
Mon message est que les travailleurs humanitaires sont pleinement engagés dans les principes de l’action humanitaire, en premier lieu en servant les plus vulnérables et en fournissant un soutien en toute neutralité et humanité.
