Brasilia – Saba :
Le ministre brésilien des Affaires étrangères, Mauro Vieira, a annoncé hier que son pays se joindrait à la plainte déposée par l'Afrique du Sud contre Israël devant la Cour internationale de Justice, l'accusant d'avoir commis le crime de « génocide » contre le peuple palestinien dans la bande de Gaza.
Dans des déclarations rapportées mardi par les médias brésiliens, Vieira a déclaré que « le Brésil s'efforce actuellement de finaliser les procédures nécessaires pour se joindre à la plainte, et une annonce officielle sera faite prochainement », selon Quds Press.
Il a souligné que son pays a tenté ces derniers mois de parvenir à un règlement pacifique et à un cessez-le-feu, mais que les récents développements de la guerre ont incité le gouvernement brésilien à adopter une position juridique claire.
Cinq pays d'Amérique latine se sont joints à la plainte déposée par la République d'Afrique du Sud devant la Cour internationale de Justice (CIJ) contre Israël, l'accusant d'avoir commis un « génocide » contre les civils palestiniens dans la bande de Gaza suite à l'agression qui se poursuit depuis le 7 octobre 2023.
Le Nicaragua a été le premier pays d'Amérique latine à franchir ce pas, annonçant officiellement le 16 février 2024 avoir déposé une demande auprès de la Cour pour se joindre à la plainte en tant que « tierce partie ».
Dans son mémoire, il a affirmé que « ce qui se passe à Gaza constitue une grave violation de la Convention sur le génocide de 1948 », appelant la Cour à tenir Israël pleinement responsable de ses actes.
En avril 2024, la Colombie a déposé une demande similaire auprès de la CIJ, sollicitant son adhésion en tant que tierce partie à l'affaire. Elle a expliqué que son objectif était de « défendre le droit à la vie et à la dignité du peuple palestinien et de garantir que les crimes commis contre les civils ne restent pas impunis ».
Le Chili a déposé sa demande officielle de participation à la Cour le 13 septembre 2024. Cette démarche fait suite à l'annonce faite par le président chilien Gabriel Boric devant le Parlement le 1er juin 2024, selon laquelle son pays soutiendrait la procédure judiciaire menée par l'Afrique du Sud, affirmant que « la tragédie humanitaire à Gaza exige une action en justice décisive de la communauté internationale ».
Le 9 octobre 2024, la Bolivie a officiellement annoncé son adhésion à la Cour, affirmant son plein soutien aux efforts juridiques visant à tenir Israël responsable des crimes commis dans la bande de Gaza.
Cuba a rejoint la Cour le 13 janvier 2025 en déposant une déclaration officielle d'intervention auprès de la Cour, soutenant les demandes de l'Afrique du Sud visant à ce qu'Israël soit tenu responsable de ce qu'elle qualifie de « violations flagrantes et systématiques du droit international humanitaire ».
Le Brésil est le sixième pays d'Amérique latine à annoncer officiellement son intention de se joindre à la Cour, portant à six le nombre de pays d'Amérique latine participant à la Cour, sur au moins 15 pays dans le monde ayant déposé des demandes officielles à ce jour.
Le 26 janvier 2024, la Cour internationale de Justice a rendu une ordonnance provisoire exigeant que l'occupation israélienne prenne toutes les mesures possibles pour empêcher la commission d'un génocide contre les Palestiniens dans la bande de Gaza, notamment en assurant l'acheminement de l'aide humanitaire et en prévenant l'incitation à la haine.
La Cour n'a pas encore statué sur le fond de l'affaire, mais elle a jugé les allégations de l'Afrique du Sud « suffisamment plausibles » pour justifier des mesures urgentes, ce qui a constitué la base juridique permettant à plusieurs pays de déposer des demandes d'intervention en tant que tierces parties dans l'affaire.
Le 29 décembre 2023, l'Afrique du Sud a déposé une plainte auprès de la Cour internationale de Justice, accusant Israël de violer la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide par ses opérations militaires en cours dans la bande de Gaza, qui ont entraîné la mort de dizaines de milliers de civils, dont une majorité de femmes et d'enfants.
