Séoul - Saba :
Les avocats de l'ancien président sud-coréen Yoon Suk-yeol ont annoncé que leur client comparaîtrait aujourd'hui devant le parquet spécial, malgré leurs objections quant à la publicité de l'audience. Ils affirment que l'invitation à interroger les médias viole ses droits et vise à l'humilier.
Les avocats ont déclaré dans un communiqué officiel que « l'enquête est motivée par des considérations politiques et truffée de mensonges et de distorsions », soulignant que Yoon « réfutera les accusations et dira la vérité ».
En décembre dernier, l'affaire de la tentative d'instauration de la loi martiale par Yoon a éclaté, une décision qui a ébranlé l'opinion publique en Corée du Sud, pays fier de sa transformation en un « État démocratique » après des décennies de régime militaire. Suite à la colère croissante de l'opinion publique, la Cour constitutionnelle a rendu en avril dernier une décision de destitution du président, confirmant ainsi la procédure de destitution précédemment approuvée par le Parlement.
Le procureur spécial a tenté d'obtenir un mandat d'arrêt contre Yoon après qu'il ait ignoré des convocations répétées, mais la Cour a rejeté sa demande cette semaine après qu'il ait exprimé sa volonté de coopérer. Yoon a été arrêté en janvier dernier après avoir résisté à une ordonnance de détention et a été libéré après 52 jours pour des raisons légales.
L'ancien président est jugé pour avoir projeté de déclarer la loi martiale le 3 décembre. Une équipe spéciale de plus de 200 procureurs et enquêteurs est chargée de l'affaire depuis la nomination du procureur spécial en juin 2025.
L'affaire Yoon Suk-yeol met en lumière la fragilité des institutions démocratiques face aux crises politiques, dans un contexte de questions croissantes concernant l'indépendance du pouvoir judiciaire et de la justice en Corée du Sud.
