Sanaa - Saba :
Le Conseil d'administration de l'Association des banques du Yémen a affirmé aujourd’hui mardi que les mesures prises par la Banque centrale à Aden pour établir un organe directeur sont illégales et contraires à toutes les lois et réglementations.
Lors de sa réunion à Sanaa, en présence de tous ses membres, le Conseil a répondu aux informations circulant sur certains sites d'information concernant l'organisation par la Banque centrale d'Aden d'une réunion à laquelle plusieurs succursales bancaires opérant à Aden avaient été invitées. Cette réunion a annoncé la création d'un organe directeur pour l'Association des banques et le transfert de son siège à Aden, en remplacement de son siège officiel à Sanaa, la capitale. Ceci constitue une violation des statuts de l'Association.
Le Conseil d'administration et l'Assemblée générale, représentant toutes les banques opérant au Yémen et ses membres, ont condamné les mesures illégales prises pour tenter d'établir un organe administratif pour l'Association à Aden.
L'Association des banques a précisé dans un communiqué qu'elle avait été créée conformément à l'article 80 de la loi bancaire n° 38 de 1998 en tant qu'organisation de la société civile soucieuse de protéger les intérêts de ses banques membres et de renforcer les bases de leur coopération pour servir leurs intérêts communs. L'article 3 des statuts, approuvés par l'Assemblée générale de l'Association et la Banque centrale du Yémen, stipule que le siège de l'Association est à Sanaa.
Le communiqué indique que la direction actuelle de l'Association continue d'exercer ses fonctions à son siège officiel à Sanaa, la capitale, sous la supervision directe de son Conseil d'administration et de son Assemblée générale. Il souligne que le seul organe habilité à élire le Conseil d'administration de l'Association est l'Assemblée générale, composée des présidents ou directeurs généraux des banques membres. Elle est la seule entité habilitée à modifier ses statuts lors de sa réunion extraordinaire.
Le communiqué précise que les actions de la Banque centrale d'Aden échappent à sa compétence et violent toutes les lois et réglementations régissant ses activités et définissant l'étendue de ses pouvoirs et de ses compétences. Il affirme le droit des banques à créer une association professionnelle et indépendante pour protéger leurs intérêts et leurs droits. Une telle mesure constitue une ingérence flagrante dans les affaires d'une organisation de la société civile affiliée à des institutions du secteur bancaire exerçant des activités financières et commerciales et n'ayant aucun lien avec l'appareil administratif gouvernemental.
Il souligne que la Banque centrale d'Aden, dans le but de mobiliser des voix en faveur de ce projet de partition, a invité plusieurs représentants de banques nouvellement créées dans la ville, non membres de l'association, à voter pour ce qu'elle a appelé l'« organe administratif ». Elle a même désigné plusieurs d'entre eux pour diriger cet organe, sachant que leurs banques n'étaient pas initialement membres de l'Association des banques yéménites et ne la représentaient pas.
L'Association des banques yéménites a réaffirmé son rejet catégorique de toutes les mesures prises, les considérant illégales et émanant de parties non autorisées.
Le communiqué souligne que le conseil d'administration de l'Association a, à plusieurs reprises, appelé au maintien de la neutralité du secteur. Il a également lancé de nombreux appels à toutes les parties pour qu'elles évitent de porter atteinte à l'indépendance du secteur bancaire, cessent de l'impliquer dans le conflit politique et ses tensions, et œuvrent à la mise en place de mesures et de solutions efficaces aux difficultés rencontrées par le secteur, ainsi qu'à la création d'un environnement neutre, sûr et propice à son activité et à son professionnalisme.
Le communiqué appelle la Banque centrale d'Aden à respecter l'indépendance de l'Association des banques et à cesser de mettre en œuvre ou de soutenir toute activité ou pratique portant atteinte à l'activité du secteur bancaire et à la cohésion de ses institutions.
