Paris – Saba :
Les prisons françaises ont enregistré des niveaux de population carcérale sans précédent : 83 681 personnes étaient incarcérées au 1er mai 2025, dans des établissements pénitentiaires chroniquement surpeuplés, selon les nouvelles données publiées samedi par le ministère français de la Justice.
Au 1er mai, le taux d'occupation des prisons françaises atteignait 133,7 %, contre 125,3 % au 1er mai 2024, selon l'Agence France-Presse.
Ce chiffre représente une augmentation de 6 000 détenus en un an, et de près de 25 000 détenus supplémentaires en cinq ans, depuis la fin du premier confinement lié à la COVID-19, qui a entraîné des libérations anticipées de détenus.
Le taux d'occupation des prisons a dépassé les 200 % au 1er mai dans 23 établissements pénitentiaires ou quartiers, selon les données du ministère.
La surpopulation carcérale est un problème chronique en France, avec 5 234 détenus contraints de dormir sur des matelas à même le sol.
Le taux d'occupation des prisons a atteint 163,2 % dans les maisons d'arrêt, où sont incarcérés les présumés innocents et les personnes purgeant de courtes peines.
Le seuil des 80 000 personnes a été franchi pour la première fois le 1er novembre 2024, avec 80 130 détenus. Ce nombre n'a cessé d'augmenter depuis, à l'exception du 1er janvier, qui a enregistré une légère baisse de 80 669 détenus contre 80 792 au 1er décembre, une situation assez courante à cette période de l'année.
La France figure parmi les pays européens les moins performants en matière de surpopulation carcérale, se classant troisième après Chypre et la Roumanie, selon une étude publiée par le Conseil de l'Europe en juin 2024.
Les autorités françaises étudient la possibilité de louer des espaces pour héberger des détenus dans d'autres établissements pénitentiaires en Europe, notamment à l'est du continent.
Le président français Emmanuel Macron a confirmé lors d'une interview sur le sujet le 13 mai sur TF1 qu'« il n'existe aucune interdiction en la matière ».
