Londres - Saba :
Un producteur exécutif d'un documentaire dénonçant le ciblage du personnel médical à Gaza, a accusé hier la BBC de tenter de le réduire au silence, lui et son équipe, après son refus de diffuser le film.
Ben de Beer,, fondateur de Basement Films, la société productrice du film, a expliqué vendredi sur LinkedIn que la BBC avait tenté d'imposer une clause de « double secret » à l'équipe de production, ce qu'il a catégoriquement rejeté.
Le documentaire, intitulé « Gaza : Médecins attaqués », révèle, à travers des témoignages en direct et des images vidéo, le ciblage systématique des établissements médicaux et de leur personnel par l'armée israélienne lors de ses attaques répétées contre la bande de Gaza, malgré la protection accordée au personnel de santé par le droit international.
La BBC devait diffuser le film en juin dernier, mais l'a annulé, invoquant des « inquiétudes quant à son impartialité ». Channel 4 a ensuite acquis les droits et l'a diffusé.
Par ailleurs, plus de 100 employés de la BBC ont signé une lettre ouverte critiquant l'approche de la chaîne, l'accusant de se transformer en « porte-parole de la propagande » du gouvernement israélien dans sa couverture de la guerre à Gaza.
La lettre a également été approuvée par plus de 400 autres professionnels des médias, dont les acteurs Miriam Margolyes et Charles Dance, ainsi que le réalisateur Mike Leigh, ce qui témoigne clairement du mécontentement croissant de la chaîne face à son approche éditoriale. La lettre critiquait la BBC pour ce qu'elle décrivait comme un manquement à ses normes éditoriales, affirmant que sa couverture « n'est pas à la hauteur » de l'escalade de la crise humanitaire à Gaza et que son contenu médiatique s'apparente souvent à de la « propagande de relations publiques pour le gouvernement et l'armée israéliens ».
La décision de la BBC de retirer le documentaire « Gaza : Médecins attaqués » de sa grille de diffusion a suscité une vive controverse, d'autant plus que le film avait reçu l'approbation initiale des responsables de la politique éditoriale de la BBC. Channel 4 a ensuite acquis les droits de diffusion.
La BBC a déclaré que le film n'avait pas été approuvé par les critiques finales et que sa diffusion aurait pu donner une impression de manque d'impartialité. Cependant, des sources internes ont suggéré que cette décision avait été influencée par les déclarations de certains contributeurs au film, dont la journaliste Ramita Noai, qui a qualifié Israël d'« État voyou ».
Les signataires de la lettre ont estimé que la décision de retirer le film était motivée par des considérations politiques et reflétait une culture de « peur éditoriale » au sein de la BBC.
