Tulkarem – Saba :
Les bulldozers israéliens ont poursuivi mardi leurs vastes opérations de démolition de bâtiments résidentiels dans le camp de Nur Shams, à l'est de la ville de Tulkarem en Palestine occupée. Ces opérations s'inscrivent dans le cadre d'une escalade de l'agression contre la ville et son camp, qui dure depuis 149 jours consécutifs, et plus particulièrement contre le camp lui-même.
L'agence de presse officielle palestinienne a rapporté que les imposants bulldozers israéliens ont poursuivi leurs opérations de démolition et de nivellement, concentrées dans le quartier de Manshiyya et s'étendant aux quartiers d'Al-Aydah et d'Al-Jami' et à leurs environs, y compris la rue principale.
L'agence a noté que les bulldozers ont rasé les immeubles résidentiels et ouvert de larges rues à leur place, une scène qui reflète l'ampleur des destructions délibérées et systématiques perpétrées par les forces ennemies.
Nihad al-Shawish, chef du Comité populaire pour les services du camp de Nour Shams, a déclaré dans un communiqué de presse que les forces ennemies continuaient d'imposer un siège étouffant au camp, empêchant les résidents d'y accéder, tandis que les destructions massives se poursuivaient, ciblant les habitations, les commerces et les infrastructures.
Il a qualifié les événements dans le camp de crime organisé, entraînant la destruction d'environ 400 logements et l'incendie d'une vingtaine de maisons. Les infrastructures sont devenues quasiment inexistantes, rendant le camp inhabitable.
Al-Shawish a souligné que l'ennemi transformait délibérément le camp en un environnement hostile, sans aucun espoir de retour ou de stabilité. Il a appelé le monde libre à soutenir les résidents du camp face à cette destruction systématique.
Al-Shawish a appelé toutes les organisations internationales et de défense des droits humains à assumer leurs responsabilités, à agir immédiatement pour mettre fin à l'agression et à rendre justice aux habitants du camp, déracinés sous couvert du silence international.
Pendant deux semaines consécutives, le camp de Tulkarem a été le théâtre de la démolition de plus de 50 bâtiments, ouvrant de larges rues au cœur du camp. Les démolitions ont visé les quartiers de Balawneh, Akasha, Al-Nadi, Al-Sawalmeh, Al-Hammam et Al-Madaris, ainsi que leurs environs, dans un contexte de destruction massive d'infrastructures et de logements.
Cette escalade s'inscrit dans le cadre de la mise en œuvre d'un plan annoncé par les autorités d'occupation israéliennes en mai dernier visant à démolir 106 bâtiments dans les deux camps. Parmi ceux-ci, 58 bâtiments dans le seul camp de Tulkarem, comprenant plus de 250 logements et des dizaines d'établissements commerciaux, ainsi que 48 bâtiments dans le camp de Nour Shams, sous prétexte de rouvrir des routes et de modifier les caractéristiques géographiques. Cette situation s'inscrit dans un contexte de siège serré des deux camps et de leurs environs, empêchant les habitants de rejoindre leurs domiciles ou de vérifier leurs biens, et faisant l'objet de tirs directs visant quiconque s'approche de la zone.
Dans le même contexte, la ville de Tulkarem et ses environs, en particulier la banlieue est de Dhnaba, sont le théâtre d'une intense activité 24 heures sur 24 de véhicules ennemis. Ces véhicules bloquent et poursuivent délibérément les citoyens et les véhicules, notamment dans le centre du marché, tout en klaxonnant de manière provocatrice et en circulant à contresens, mettant ainsi leur vie en danger.
Les forces ennemies continuent de transformer la rue de Naplouse en caserne militaire en continuant de s'emparer de plusieurs immeubles résidentiels, ainsi que de certaines parties du quartier nord de la ville, notamment ceux faisant face au camp de réfugiés de Tulkarem, après avoir évacué de force leurs habitants. Certains de ces quartiers sont sous contrôle ennemi depuis plus de quatre mois, avec le déploiement d'engins lourds et de bulldozers à proximité.
Cette rue, qui relie les camps de réfugiés de Tulkarem et de Nour Shams, a également subi d'importants dégâts en raison des monticules de terre érigés par les forces ennemies il y a plusieurs mois. La forte présence de ces forces, qui érigent des points de contrôle volants et surprises, entrave la circulation des véhicules et aggrave les souffrances des civils.
Les forces israéliennes ont arrêté Omar Odeh après avoir perquisitionné son domicile dans le quartier sud de la ville. Elles ont également arrêté Iyad al-Sayes après avoir intercepté le véhicule qu'il conduisait rue Naplouse, adjacente au camp de Nour Shams, et l'ont agressé.
L'agression en cours a jusqu'à présent causé la mort de 13 civils, dont un enfant et deux femmes, dont l'une était enceinte de huit mois. Des dizaines de personnes ont été blessées et arrêtées, et des infrastructures, des habitations, des commerces et des véhicules ont été massivement détruits.
L'escalade a entraîné le déplacement de plus de 5 000 familles des deux camps, soit plus de 25 000 citoyens. L'escalade a également entraîné la destruction complète de plus de 400 habitations et l'endommagement partiel de 2 573 autres. Les entrées des camps restent fermées par des barricades, les transformant en zones presque sans vie.
