Amman - Saba :
Les forces de sécurité jordaniennes ont empêché vendredi après-midi un rassemblement populaire dans la zone du Soldat inconnu dans la vallée du Jourdain, près de la frontière avec la Palestine occupée, pour protester contre l'agression sioniste sur la bande de Gaza.
Selon l'agence de presse Quds, les forces de sécurité jordaniennes ont installé depuis jeudi soir des dizaines de points de contrôle sur toutes les routes menant à la vallée du Jourdain depuis tous les gouvernorats jordaniens. La zone autour de la mosquée Al-Sahaba, que les organisateurs avaient désignée comme point de rassemblement pour l'événement, a été bouclée. Lorsque l'accès à la mosquée était impossible, des centaines de Jordaniens se sont rassemblés autour de la mosquée Abu Aisha, également située à l'ouest d'Amman, et ont organisé un rassemblement populaire après la prière du vendredi.
Après la prière du vendredi, les forces de sécurité ont dispersé par la force la manifestation devant la mosquée Abu Aisha, arrêtant un certain nombre de personnes présentes, dont Ahmed Barakat, membre du bureau exécutif du Front d'action islamique (un parti politique jordanien), Mustafa Al-Saqr, membre du bureau exécutif du Mouvement islamique (les Frères musulmans), et les jeunes militants Osama Al-Hardan et Issa Al-Jitawi, entre autres.
Un témoin oculaire a déclaré à Quds Press : « Le Forum national de soutien à la Résistance et à la protection de la patrie (une coalition parti-syndicat) a annoncé un événement le 11 avril dans la région de la vallée du Jourdain, sur la place du Soldat inconnu, près de la frontière jordano-palestinienne, en soutien à la résistance et en rejet de l'agression contre Gaza. La route menant au lieu de l'événement a été entièrement fermée par des points de contrôle. »
Le témoin a ajouté : « Les mesures de sécurité ont incité les organisateurs de l'événement à installer un point de rassemblement près de la mosquée Sahaba, sur l'une des routes menant à l'événement. Après le blocage de l'accès à la mosquée, un point de rassemblement a été annoncé ce matin à la mosquée Abu Aisha, proche de la mosquée Sahaba. Des manifestants venus de toute la Jordanie s'y sont rassemblés. »
Le témoin a poursuivi : « Alors que les manifestants quittaient la prière du vendredi, la manifestation a été dispersée et un certain nombre de participants ont été arrêtés. »
Pour sa part, Hassan al-Riyati, député du Front d'action islamique, a déclaré : « À un moment où la Jordanie doit renforcer son front intérieur pour faire face à l'agression et à ses plans expansionnistes contre la Jordanie, nous assistons à une réponse surprenante des autorités jordaniennes officielles, qui comprend l'arrestation de participants aux marches de soutien à Gaza et d'autres personnes qui fournissent d'autres formes de soutien à la résistance. »
Al-Riyati a ajouté : « Ce qui se passe aujourd'hui est douloureux, et nous devons rester unis pour défendre la Jordanie, ainsi que la Palestine. Les décisions de justice rendues aujourd'hui, l'accusant de saper les relations avec un État ami, l'État d'occupation sioniste, qui ne sera jamais qu'un ennemi éternel de la nation islamique tout entière, sont des indicateurs dangereux que nous devons surmonter. Les décideurs de notre patrie, la Jordanie, doivent soutenir la résistance et tous ceux qui agissent pour notre peuple à Gaza, car la résistance à Gaza est la première ligne de défense de la Jordanie. »
Abdul Qader al-Khatib, avocat au sein du Comité des libertés du Front d'action islamique, a déclaré : « Empêcher la marche d'aujourd'hui est surprenant et répréhensible. Cet événement est pacifique et soutient la position officielle de la Jordanie, qui est de rejeter la judaïsation de la Cisjordanie, de ne pas modifier le statu quo à la mosquée Al-Aqsa et de mettre fin à l'agression contre Gaza. »
Al-Khatib a ajouté : « Nous appelons le gouvernement jordanien à libérer immédiatement les détenus et nous appelons les décideurs à diriger ces forces de sécurité vers l'ennemi sioniste plutôt que d'empêcher les manifestations pacifiques. »
Les forces populaires jordaniennes, dont le Forum national de soutien à la résistance, le Mouvement islamique, le Parti de l’unité populaire (un parti nationaliste de gauche) et un certain nombre d’autres militants populaires, avaient appelé à une série d’événements qui ont été interdits par le gouvernement jordanien. La plus récente était la marche d'aujourd'hui, qui devait atteindre la place du Soldat inconnu dans la vallée du Jourdain.
Depuis plus de quatre semaines, l'ennemi a repris son agression contre la bande de Gaza, après une trêve de deux mois. Plusieurs massacres ont été perpétrés dans le cadre d'un blocus total de la bande de Gaza, ce qui a ravivé les protestations populaires jordaniennes contre l'agression.
