Les enfants de Gaza : vêtements en lambeaux et pieds nus... la guerre vole tout !


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Agence de Presse Yéménite
Les enfants de Gaza : vêtements en lambeaux et pieds nus... la guerre vole tout !
[07/ Ao˚t/2025]
Gaza – Saba :


« Mon fils va chercher de l’aide avec des chaussures sans semelles, et je lui couds ce qui reste de ses vieux vêtements », explique Sabah Ibrahim, mère de cinq enfants qui vit sous une tente à l’ouest de la ville de Gaza après la démolition de leur maison par l’entité sioniste dans le quartier de Shuja’iyya.


Elle ajoute avec regret : « Nous ne cherchons pas de nouvelles choses ; nous voulons juste quelque chose pour nous couvrir. »


Dans la bande de Gaza, la souffrance ne se limite plus aux bombardements et à la faim ; elle atteint aussi le manque de vêtements.


Depuis le déclenchement de l’agression israélienne contre la bande de Gaza en octobre 2023 et l’interdiction d’entrée de vêtements et de chaussures par l’occupation, les vêtements sont devenus un rêve différé, et les chaussures un luxe inaccessible. Le blocus imposé par l’ennemi israélien a privé les habitants de la bande de tout ; la vie est devenue une privation de tout.

Ziad Abdel Fattah, un ancien employé qui a perdu son atelier de couture, a déclaré à Palestine Online : « Les vêtements de mes enfants sont déchirés et le froid reviendra dans deux mois. Je ne sais pas comment les protéger, ni du froid ni des regards indiscrets. » Il a essayé de les coudre avec du tissu en relief, mais en vain : « Même une aiguille et du fil sont hors de mes moyens. »


Sur les marchés, là où il y en a, seuls de vieux morceaux sont en vente à des prix exorbitants. Il a ajouté : « Qui a 40 shekels pour un morceau déchiré ? Ici, les gens ont du mal à trouver de la nourriture. »


Rana Saeed, une autre personne déplacée, porte les mêmes vêtements depuis un an : « L’électricité et l’eau ont été coupées, les vêtements sont sales et nous ne pouvons pas les laver. Nous nous couvrons les pieds avec des couvertures déchirées, et nos chaussures usées restent notre seul moyen de marcher. »


Mais la souffrance des enfants est encore plus grande. Khaled Hamada, 11 ans, se tient pieds nus, ses vieilles chaussures trop serrées. Sa mère raconte : « Je l'ai enveloppé dans des sacs en nylon et parfois je le laisse pieds nus. Personne n'a rien ici. »


Ahmed Shaheen, propriétaire d'une boutique fermée depuis des mois, explique : « Même ceux qui ont de l'argent pensent à la nourriture, pas aux vêtements. » La dignité est devenue un luxe, et se vêtir une exigence impossible en pleine guerre et siège.

Rana Darwish, mère de trois enfants, est assise devant sa petite tente : « Nos enfants sont pieds nus. Nous avons besoin de nourriture, certes, mais aussi d’un abri… Nous vivons une guerre pour la dignité. »


Les organisations de défense des droits humains ont exigé une autorisation urgente pour l’entrée de vêtements et de chaussures, considérant que l’interdiction n’est pas seulement un blocus, mais une punition collective qui détruit les vestiges les plus élémentaires de la vie humaine à Gaza.