
Sanaa - Saba - Abdulwadood Al-Ghaili :
L'Autorité générale pour le développement des petites et microentreprises a mis en œuvre de nombreux projets et obtenu de nombreuses réalisations au cours du premier semestre 2025, améliorant concrètement la vie de milliers de familles yéménites.
Ahmed Al-Kibsi, président de l'Autorité, a expliqué que grâce aux projets mis en œuvre de janvier à juin, en coopération avec plusieurs entités de soutien, l'Autorité a pu créer des emplois durables pour les jeunes et les femmes, soutenir la production locale dans des secteurs vitaux tels que l'agriculture, l'élevage, l'agroalimentaire et le textile, revitaliser l'artisanat traditionnel comme la maroquinerie, et fournir des financements à taux réduit aux initiatives entrepreneuriales en zones urbaines et rurales.
Dans une interview accordée à l'Agence de presse yéménite (Saba), il a souligné que les réalisations de l'Autorité témoignent de son engagement envers sa mission, ses orientations et ses objectifs : autonomiser les communautés locales, développer la petite économie et jeter les bases du lancement de projets contribuant à la réalisation des objectifs de développement durable à long terme, conformément aux directives de la Direction révolutionnaire et du Conseil politique suprême. Voici le texte de l'interview :
Saba : Quelles ont été les réalisations de l’Autorité au cours du premier semestre de cette année ?
Al-Kibsi : Le premier semestre 2025 a été marqué par une activité intense de l’Autorité, avec notamment la mise en œuvre de nombreux projets de développement dans plusieurs gouvernorats au profit des familles à faibles revenus et des petits entrepreneurs.
L’ampleur de ces projets variait : soutien aux chaînes de valeur dans des secteurs vitaux, initiatives d’autonomisation économique pour les groupes les plus démunis, programmes de formation, de réhabilitation et de renforcement des capacités, ainsi que projets de microfinance et études de planification, qui ont collectivement contribué à améliorer les moyens de subsistance de milliers de familles et à promouvoir le développement local.
Saba : Concernant les chaînes de valeur, sur quels secteurs travaillez-vous et comment ont-ils été sélectionnés ?
Al-Kibsi : La plupart des chaînes de valeur sur lesquelles l’Autorité est intervenue ont été reconnues comme des priorités urgentes par le Comité national pour l’autonomisation économique, composé de plusieurs ministres et présidé par le vice-Premier ministre et ministre de l’Administration, du Développement local et rural, Dr Mohammed Al-Madani.
Ce comité a identifié 42 chaînes de valeur, dont les plus importantes sont les six sur lesquelles nous travaillons actuellement, ce qui témoigne de l’importance primordiale accordée par le gouvernement à ces chaînes.
Les six chaînes de valeur sur lesquelles nous travaillons relèvent des secteurs productifs et comprennent les produits laitiers, le sésame, l’huile de palme, le coton, le cuir et le poisson.
Saba : Quels projets liés aux chaînes de valeur ont été mis en œuvre dans les secteurs de production sur lesquels vous travaillez ?
Al-Kibsi : De nombreux projets sont mis en œuvre dans les six secteurs sur lesquels nous intervenons. Dans le secteur laitier, l'Autorité a mené une enquête approfondie auprès de la communauté des producteurs laitiers des districts du gouvernorat d'Al-Hodeïda, afin de constituer une base de données exhaustive sur la production laitière dans le gouvernorat. L'enquête a ciblé 13 417 producteurs laitiers locaux.
L'enquête a permis de recueillir des données précises sur les agriculteurs, leurs méthodes de production et les défis auxquels ils sont confrontés, ouvrant la voie à des interventions de développement efficaces dans la chaîne de valeur laitière à l'avenir.
Dans le secteur du sésame, l'Autorité a mené une enquête auprès de 180 producteurs d'huile de sésame sur la côte de la Tihamah, dans les gouvernorats de Hajjah et d'Hodeidah. L'objectif était de créer une base de données des petits projets opérant dans ce secteur et de les analyser afin d'élaborer des recommandations pour soutenir le développement de leurs activités. Par la suite, la portée de ce projet a été élargie à une enquête sur les usines de production de mélasse de dattes de la Tihama, soutenant ainsi la chaîne de valeur de l'huile de palme.
Dans le secteur de l'huile de palme, 25 systèmes d'énergie solaire sont actuellement en cours d'installation chez 25 producteurs de palmiers du district d'At Tuhayat, dans le gouvernorat d'Al Hudaydah. Financés par l'Autorité générale de la Zakat, ces systèmes d'énergie solaire visent à alimenter des puits d'irrigation, revitalisant ainsi 375 acres de terres cultivées en palmiers.
Ce projet comprend également la distribution de vaches à 25 agriculteurs, parmi les plus touchés par l'agression brutale, à titre de soutien complémentaire et de prêts blancs. Cela contribuera à relancer l'activité agricole et à accroître la productivité des petits exploitants.
L'Autorité a également mis en œuvre un plan de relance de la culture du palmier dans le district de Bayt al-Faqih, dans le gouvernorat d'Al-Hodeïda, en coopération avec l'Autorité générale de la Zakat. Ce plan s'inscrit dans le cadre des efforts déployés par l'Autorité pour soutenir les producteurs de dattes et renforcer la chaîne de valeur du palmier.
Ce projet visait à permettre à une cinquantaine d'agriculteurs touchés de récupérer environ 300 hectares de terres agricoles endommagées par l'agression brutale contre notre pays.
L'Autorité générale de la Zakat a reçu une liste de 1 400 cultivateurs de palmiers afin d'analyser leurs données selon leurs mécanismes et de déterminer les personnes éligibles à ce projet.
Concernant la filière coton, l'Autorité a lancé un projet visant à permettre à 100 familles productrices des districts de Maeen, Ath-Thawra et Bani Al-Harith, dans la capitale Sanaa, de concevoir et de produire des vêtements en coton, notamment des sous-vêtements pour enfants, des vêtements pour hommes et des articles ménagers en coton.
Le projet, financé par l'Unité de financement des projets et initiatives agricoles et halieutiques de la municipalité de la capitale et se poursuivant jusqu'en 2026, vise à améliorer les compétences de ces familles en matière de design et de couture.
Deux agences de mise en œuvre ont été mandatées pour le projet. Les stagiaires ont été sélectionnés selon des critères précis, et la formation a débuté avec 30 femmes comme formatrices principales, qui formeront ensuite les familles ciblées restantes. Une coordination a été mise en place avec le ministère de l'Économie, de l'Industrie et de l'Investissement et le Syndicat du textile et des commerçants afin d'intégrer les produits des familles au marché local.
La première phase de formation s'est récemment achevée, avec 30 stagiaires qualifiés comme formateurs. La formation des bénéficiaires restants a commencé. Le nombre total de familles ciblées par le projet s'élève à 500. L'Autorité a des projets à cet égard, notamment la création d'usines de production pour ces familles.
Ce projet renforcera certainement la chaîne de valeur du coton en autonomisant les femmes sur le plan économique et en localisant l'industrie de la sous-vêtements.
Concernant le secteur du cuir, l'Autorité, en coopération avec l'Unité de financement et d'initiatives pour les projets agricoles et halieutiques de la municipalité de la capitale, a publié un guide technique complet destiné aux usines de cuir naturel et de qualité, afin de soutenir la chaîne de valeur du cuir. Ce guide explique les types de cuir et leurs méthodes de transformation, servant de référence pour les programmes d'autonomisation dans l'industrie du cuir.
Par ailleurs, l'Autorité a étudié les produits en cuir importés et les étapes de la production locale afin de déterminer les normes de qualité à chaque étape. Le contenu du guide est actuellement achevé à environ 50 %. Il est actuellement révisé par des experts et plusieurs spécialistes en vue de sa publication finale. Il devrait contribuer à l'avancement des projets de l'industrie du cuir en améliorant l'efficacité des produits locaux et leur compétitivité face aux produits étrangers.
Dans ce cadre, l'Autorité a mis en œuvre un projet de formation aux métiers du cuir destiné à plusieurs familles, en coopération et en partenariat avec l'Administration générale de l'artisanat du ministère de la Culture.
Dans le secteur de la pêche, l'Autorité s'est attachée à soutenir les pêcheurs à faibles revenus du gouvernorat de Hodeidah en améliorant leur accès au financement et aux services.
En coopération avec l'Autorité générale de la Zakat, l'Autorité a financé des portefeuilles de prêts pour l'Association des pêcheurs de Hodeidah, à hauteur de 50 millions de riyals. L'objectif est d'accorder des prêts sans intérêt aux pêcheurs afin d'améliorer leur capacité de production.
Au milieu de l'année, 150 pêcheurs avaient bénéficié de ce portefeuille, qui leur a permis d'acquérir l'équipement nécessaire, sous la supervision et le suivi de l'Autorité.
L'Association des pêcheurs a également bénéficié d'une formation sur les modèles de prêt et la gestion de portefeuille afin d'en assurer la pérennité. Le soutien est actuellement élargi par l'ouverture d'un nouveau portefeuille de financement pour les pêcheurs des zones reculées, non desservies par les services bancaires traditionnels. L'évolution des prêts est suivie afin de garantir une augmentation du nombre de bénéficiaires.
Parallèlement, l'Autorité travaille à la création de 58 points de vente de poisson dans la ville de Hodeidah, gérés par des jeunes issus de milieux défavorisés. Cela aura un impact direct sur l'emploi des jeunes et l'amélioration de la commercialisation locale des produits de la pêche.
Saba : Qu'en est-il des projets d'autonomisation économique et d'amélioration des moyens de subsistance ?
Al-Kibsi : L'Autorité a adopté des projets d'autonomisation économique et d'amélioration des moyens de subsistance qui s'inscrivent dans le cadre de projets de soutien aux chaînes de valeur dans les secteurs productifs. En coopération avec l'Autorité de la Zakat, l'Autorité s'est concentrée sur des projets d'autonomisation économique ciblant les familles pauvres et à faibles revenus en leur accordant des prêts blancs et des financements en nature pour les aider à lancer leurs propres projets générateurs de revenus dans les domaines de l'agriculture et de l'élevage.
Parmi les projets les plus importants, on trouve le Projet de soutien à l'élevage et à la production laitière, qui visait à améliorer les conditions de vie de 269 familles pauvres du gouvernorat d'Al-Hodeïda en leur accordant des prêts blancs pour financer des projets d'élevage et de production laitière.
Ce projet de quatre ans (2025-2028), financé par l'Autorité générale de la Zakat et supervisé par l'Autorité de développement des projets, comprenait également la signature de contrats de partenariat avec des associations locales et la réalisation d'une étude de faisabilité pour chaque bénéficiaire.
Au cours du premier semestre 2025, des vaches ont été distribuées à 231 bénéficiaires afin de lancer la production laitière. Les résultats positifs de ce projet ont commencé à se faire sentir rapidement : 118 des vaches distribuées ont donné naissance à des veaux et les familles ont commencé à produire et à vendre des produits laitiers aux usines locales, augmentant ainsi considérablement leurs revenus.
L'Autorité évalue actuellement l'impact du projet sur la communauté locale. Une diminution de la mortalité du bétail a été constatée grâce aux soins vétérinaires prodigués.
Ce projet représente un véritable modèle de partenariat réussi entre l'Autorité de développement des petites et microentreprises et l'Autorité générale de la zakat, visant à autonomiser les éleveurs et à améliorer la production alimentaire locale.
Le deuxième projet, le Projet d'amélioration des moyens de subsistance des familles pauvres du gouvernorat d'Ibb, ciblait 100 familles à faibles revenus du sous-district d'Al-Mazraqah, district de Hazm Al-Udayn, dans le cadre d'initiatives d'autonomisation économique dans les zones rurales défavorisées.
Ce projet, qui se poursuivra jusqu'en 2027 et est financé par l'Autorité générale de la zakat, vise à octroyer des prêts blancs pour financer des activités d'élevage de chèvres et de production animale, ainsi qu'à dispenser une formation technique aux bénéficiaires.
Lors de la première phase de ce projet, tous les ménages du sous-district d'Al-Mazraqah ont été interrogés, les bénéficiaires éligibles ont été sélectionnés et l'équipe de l'Association locale d'Al-Hazm a été formée aux modèles économiques, notamment par la qualification de 10 agents de santé animale et de 10 agents de crédit de l'association pour accompagner les bénéficiaires sur le terrain.
Des dizaines de familles ont également reçu des moutons et des chèvres pour mettre en place de petits projets de production laitière et de viande. 900 chèvres ont été distribuées à une soixantaine de bénéficiaires parmi les plus pauvres lors de la première phase, dont 20 chèvres attribuées à 20 familles dans un premier temps, suivies de centaines de lots supplémentaires.
Par ailleurs, l'Autorité a soutenu la création d'une clinique vétérinaire intégrée et d'une installation de quarantaine pour les soins du bétail de l'association. Des études de faisabilité individuelles ont également été menées pour chaque petit projet auprès des familles bénéficiaires. Cette initiative devrait contribuer à améliorer les revenus des familles rurales d'Al-Mazraqah en mettant en place des activités d'élevage durables, avec un suivi technique continu pour garantir la réussite des projets et le recouvrement des fonds renouvelables.
Le troisième projet porte sur la création d'une usine laitière coopérative dans le district d'Abs, dans le gouvernorat de Hajjah, dans le cadre des efforts visant à soutenir la chaîne de valeur laitière et à autonomiser les producteurs.
Ce projet comprenait l'octroi d'un prêt blanc à une coopérative du district d'Abs pour la création d'une usine de fabrication de produits laitiers destinée aux éleveurs de bétail de la région.
Le projet desservira environ 1 000 producteurs laitiers d'Abs en leur fournissant un centre de collecte et de transformation de leurs produits. L'usine devrait contribuer à améliorer la qualité des produits laitiers locaux et à créer une chaîne de valeur intégrée, de la production à la transformation et à la commercialisation, dans le gouvernorat de Hajjah.
Parmi les autres initiatives d'autonomisation mises en œuvre par l'Autorité de Hodeidah, en coopération avec l'Autorité générale de la Zakat, figure un projet de fourniture de systèmes d'énergie solaire à 25 agriculteurs du district d'At Tuhayta, afin d'exploiter des puits d'irrigation et de réhabiliter 375 terres agricoles assainies.
Des contrats ont été signés avec l'association At Tuhayta Al Balda Al Tayba, prenant en charge 50 % du coût des systèmes. La passation de marchés avec les fournisseurs de systèmes d'énergie solaire a débuté pour l'installation et devrait être achevée au cours du mois de Safar.
Un volet de distribution de bétail a été ajouté à ce projet afin de soutenir certains agriculteurs en difficulté. La distribution de bétail a été approuvée pour 25 bénéficiaires du district en tant que soutien supplémentaire, contribuant à restaurer l'activité agricole dans les zones touchées et à augmenter la productivité des petits agriculteurs.
Saba : Qu’en est-il des projets liés aux programmes de formation, de qualification et de renforcement des capacités ?
Al-Kibsi : L’Autorité a accordé une grande attention à la qualification des cadres locaux et des familles productives par le biais de programmes de formation professionnelle, afin d’accroître leur efficacité dans les secteurs de la production et des petites industries, contribuant ainsi à la création d’emplois et à l’amélioration de la qualité des produits locaux.
À cet égard, plusieurs formations et programmes ont été mis en œuvre au cours du premier semestre 2025, notamment :
- Un programme de formation à la production fromagère commerciale a été organisé dans la municipalité de la capitale, à l’intention des associations et des organisations communautaires locales.
Le programme a formé 48 femmes militantes, diplômées du Département des sciences de l'alimentation et de la Faculté d'agriculture de l'Université de Sanaa, aux techniques de fabrication du fromage. Elles ont ainsi pu produire des fromages de haute qualité, compétitifs par rapport aux produits importés et contribuant à la sécurité alimentaire locale.
- Mise en place d'une formation à la maroquinerie destinée à 21 femmes issues de familles productives du quartier de Wadi Ahmed, dans le district de Bani Al-Harith, à Sanaa, la capitale.
Les stagiaires ont bénéficié d'une formation pratique complète à la confection de sacs en cuir, et chaque bénéficiaire a reçu un kit complet d'équipement pour créer sa propre entreprise.
- Mise en place d'un programme de formation professionnelle à la fabrication d'articles en cuir traditionnels, destiné à 23 jeunes chômeurs de Sanaa. Ce programme s'est concentré sur la renaissance de l'artisanat traditionnel du « krok », un artisanat du cuir traditionnel. Ce programme vise à offrir des opportunités d'emploi aux jeunes, à soutenir la chaîne de valeur du cuir, à revitaliser l'artisanat traditionnel et à intégrer les jeunes sur le marché du travail artisanal.
Mise en œuvre d'un programme de formation et de qualification dans l'industrie textile à Dhamar et Sanaa. À Dhamar, nous avons mis en place un programme de formation aux techniques avancées de couture industrielle destiné à 45 familles productives de la région de Sanban, dans le gouvernorat de Dhamar.
Ce programme visait à améliorer la qualité des produits de couture artisanaux afin de les rendre compétitifs par rapport aux produits étrangers et à contribuer à la création d'une usine coopérative pour ces familles.
Je tiens à souligner que, parallèlement à ce programme, nous avons poursuivi le projet d'autonomisation des familles productives de Sanaa pour la production de vêtements en coton, mentionné précédemment, afin que ce projet atteigne son objectif ultime de formation de 500 familles à l'industrie locale du vêtement en coton.
L'Autorité ne s'est pas arrêtée là, mais a cherché à inculquer une culture d'entrepreneuriat et de fabrication artisanale à un large segment d'étudiantes, ce qui, à terme, renforcera le rôle des femmes et des jeunes dans le développement économique.
À cet égard, l'Autorité, en coopération avec le ministère de la Jeunesse et des Sports, a mis en œuvre une campagne de sensibilisation et une formation d'orientation dans le secteur agroalimentaire.
Cette campagne a ciblé 26 000 étudiants participant à des cours d'été dans la capitale, Sanaa, sur la sensibilisation industrielle, les principes de la fabrication artisanale de produits alimentaires et la gestion des petites entreprises dans ce secteur.
Saba : Quels sont vos projets liés aux programmes de microfinance et aux portefeuilles de prêts ?
Al-Kibsi : L'Autorité s'est attachée à fournir des solutions de financement durables aux micro et petites entreprises, en créant plusieurs portefeuilles de prêts renouvelables dans différentes régions.
L'objectif de ces portefeuilles est d'accorder de petits prêts sans intérêt aux entrepreneurs, les montants remboursés étant ensuite recrédités régulièrement aux nouveaux demandeurs, garantissant ainsi la disponibilité continue des capitaux au service de la communauté.
Parmi les portefeuilles les plus importants, on trouve celui de Bani Al-Harith - Wadi Ahmed, à Sanaa, la capitale, où l'Autorité a accordé des prêts à 35 familles productives. Ce portefeuille a prouvé son efficacité, avec des opérations régulières de collecte et de prêt, ce qui a incité l'Autorité à augmenter son capital de 1,5 million de riyals supplémentaires pour répondre à la demande croissante.
Forte de son succès, l'Autorité envisage actuellement d'étendre cette expérience en créant dix nouveaux portefeuilles à Bani Al-Harith. Ce portefeuille est financé et géré par l'Autorité générale pour le développement des petites et moyennes entreprises.
D'autres portefeuilles de prêts ont également été lancés, tels que le portefeuille du district d'Al-Thawra, à Sanaa, la capitale, qui a bénéficié à 35 familles productives ; le portefeuille du district de Bani Hushaysh, dans le gouvernorat de Sanaa, qui a bénéficié à 14 familles ; et un portefeuille spécial pour les orphelins de la Fondation des orphelins, à Sanaa, qui a bénéficié à quatre orphelins.
Au niveau du gouvernorat, un portefeuille de prêts a été lancé à Dhamar, au bénéfice de 29 petits entrepreneurs. Un autre portefeuille a été lancé à Abs, dans le gouvernorat de Hajjah, au bénéfice de 24 familles productives. Un portefeuille spécial pour les pêcheurs du gouvernorat d'Hodeidah, bénéficiant à environ 150 pêcheurs par des prêts d'exploitation, a également été lancé.
Tous ces portefeuilles de prêts sont financés par l'Autorité et gérés en partenariat avec les collectivités locales. Ils affichent de bons taux de remboursement et d'exploitation, et les fonds sont régulièrement recyclés pour inclure de nouveaux bénéficiaires.
Saba : Quelles ont été les réalisations de l'Autorité en termes d'études, de recherche et d'études de faisabilité ?
Al-Kibsi : En effet, l'Autorité générale pour le développement des petites et microentreprises a adopté une politique de développement fondée sur des bases scientifiques et des projets soigneusement planifiés. Dans le gouvernorat d'Ibb, elle a réalisé une étude visant à identifier les besoins d'autonomisation dans les zones pauvres, en coordination avec l'Autorité de la Zakat.
Elle a également mené deux études de terrain dans le district de Hazm Al-Udayn, dans le même gouvernorat, afin d'évaluer la situation des familles pauvres et d'identifier des projets d'autonomisation économique appropriés.
La première étude a porté sur le sous-district d'Al-Sha'awar, où 1 510 bénéficiaires ont été interrogés et leurs données analysées afin de concevoir des interventions adaptées à leurs besoins et à leurs capacités.
La deuxième étude a porté sur le sous-district de Bani Abdullah, dans le même district, et ciblait 200 bénéficiaires. Leurs données ont été entièrement analysées et un plan d'interventions adapté aux projets d'autonomisation économique a été élaboré.
Ces études reflètent l'engagement de l'Autorité à orienter avec précision l'aide au développement vers les zones rurales les plus démunies du Yémen.
Parmi les études, une étude sur les besoins d'autonomisation dans les zones urbaines de la ville de Hodeidah a permis à l'Autorité d'identifier des projets d'autonomisation économique adaptés à la nature de la ville.
L'étude initiale a démontré la nécessité d'aligner les programmes de formation et d'autonomisation sur les besoins du marché du travail local de Hodeidah afin de garantir l'efficacité et la faisabilité des projets proposés.
Une coordination a été établie avec les autorités locales et l'Administration générale des affaires féminines de Hodeidah afin de lancer des programmes d'autonomisation urbaine spécifiquement destinés aux femmes et aux jeunes.
Il a conclu en soulignant le rôle essentiel de la recherche et des études pour orienter les projets de développement de l'Autorité et garantir un impact positif maximal sur la société. Cela reflète l'engagement de l'Autorité à créer une base de données actualisée couvrant divers secteurs afin de garantir la conception d'interventions adaptées.
L'Autorité générale pour le développement des petites et microentreprises a mis en œuvre de nombreux projets et obtenu de nombreuses réalisations au cours du premier semestre 2025, améliorant concrètement la vie de milliers de familles yéménites.
Ahmed Al-Kibsi, président de l'Autorité, a expliqué que grâce aux projets mis en œuvre de janvier à juin, en coopération avec plusieurs entités de soutien, l'Autorité a pu créer des emplois durables pour les jeunes et les femmes, soutenir la production locale dans des secteurs vitaux tels que l'agriculture, l'élevage, l'agroalimentaire et le textile, revitaliser l'artisanat traditionnel comme la maroquinerie, et fournir des financements à taux réduit aux initiatives entrepreneuriales en zones urbaines et rurales.
Dans une interview accordée à l'Agence de presse yéménite (Saba), il a souligné que les réalisations de l'Autorité témoignent de son engagement envers sa mission, ses orientations et ses objectifs : autonomiser les communautés locales, développer la petite économie et jeter les bases du lancement de projets contribuant à la réalisation des objectifs de développement durable à long terme, conformément aux directives de la Direction révolutionnaire et du Conseil politique suprême. Voici le texte de l'interview :
Saba : Quelles ont été les réalisations de l’Autorité au cours du premier semestre de cette année ?
Al-Kibsi : Le premier semestre 2025 a été marqué par une activité intense de l’Autorité, avec notamment la mise en œuvre de nombreux projets de développement dans plusieurs gouvernorats au profit des familles à faibles revenus et des petits entrepreneurs.
L’ampleur de ces projets variait : soutien aux chaînes de valeur dans des secteurs vitaux, initiatives d’autonomisation économique pour les groupes les plus démunis, programmes de formation, de réhabilitation et de renforcement des capacités, ainsi que projets de microfinance et études de planification, qui ont collectivement contribué à améliorer les moyens de subsistance de milliers de familles et à promouvoir le développement local.
Saba : Concernant les chaînes de valeur, sur quels secteurs travaillez-vous et comment ont-ils été sélectionnés ?
Al-Kibsi : La plupart des chaînes de valeur sur lesquelles l’Autorité est intervenue ont été reconnues comme des priorités urgentes par le Comité national pour l’autonomisation économique, composé de plusieurs ministres et présidé par le vice-Premier ministre et ministre de l’Administration, du Développement local et rural, Dr Mohammed Al-Madani.
Ce comité a identifié 42 chaînes de valeur, dont les plus importantes sont les six sur lesquelles nous travaillons actuellement, ce qui témoigne de l’importance primordiale accordée par le gouvernement à ces chaînes.
Les six chaînes de valeur sur lesquelles nous travaillons relèvent des secteurs productifs et comprennent les produits laitiers, le sésame, l’huile de palme, le coton, le cuir et le poisson.
Saba : Quels projets liés aux chaînes de valeur ont été mis en œuvre dans les secteurs de production sur lesquels vous travaillez ?
Al-Kibsi : De nombreux projets sont mis en œuvre dans les six secteurs sur lesquels nous intervenons. Dans le secteur laitier, l'Autorité a mené une enquête approfondie auprès de la communauté des producteurs laitiers des districts du gouvernorat d'Al-Hodeïda, afin de constituer une base de données exhaustive sur la production laitière dans le gouvernorat. L'enquête a ciblé 13 417 producteurs laitiers locaux.
L'enquête a permis de recueillir des données précises sur les agriculteurs, leurs méthodes de production et les défis auxquels ils sont confrontés, ouvrant la voie à des interventions de développement efficaces dans la chaîne de valeur laitière à l'avenir.
Dans le secteur du sésame, l'Autorité a mené une enquête auprès de 180 producteurs d'huile de sésame sur la côte de la Tihamah, dans les gouvernorats de Hajjah et d'Hodeidah. L'objectif était de créer une base de données des petits projets opérant dans ce secteur et de les analyser afin d'élaborer des recommandations pour soutenir le développement de leurs activités. Par la suite, la portée de ce projet a été élargie à une enquête sur les usines de production de mélasse de dattes de la Tihama, soutenant ainsi la chaîne de valeur de l'huile de palme.
Dans le secteur de l'huile de palme, 25 systèmes d'énergie solaire sont actuellement en cours d'installation chez 25 producteurs de palmiers du district d'At Tuhayat, dans le gouvernorat d'Al Hudaydah. Financés par l'Autorité générale de la Zakat, ces systèmes d'énergie solaire visent à alimenter des puits d'irrigation, revitalisant ainsi 375 acres de terres cultivées en palmiers.
Ce projet comprend également la distribution de vaches à 25 agriculteurs, parmi les plus touchés par l'agression brutale, à titre de soutien complémentaire et de prêts blancs. Cela contribuera à relancer l'activité agricole et à accroître la productivité des petits exploitants.
L'Autorité a également mis en œuvre un plan de relance de la culture du palmier dans le district de Bayt al-Faqih, dans le gouvernorat d'Al-Hodeïda, en coopération avec l'Autorité générale de la Zakat. Ce plan s'inscrit dans le cadre des efforts déployés par l'Autorité pour soutenir les producteurs de dattes et renforcer la chaîne de valeur du palmier.
Ce projet visait à permettre à une cinquantaine d'agriculteurs touchés de récupérer environ 300 hectares de terres agricoles endommagées par l'agression brutale contre notre pays.
L'Autorité générale de la Zakat a reçu une liste de 1 400 cultivateurs de palmiers afin d'analyser leurs données selon leurs mécanismes et de déterminer les personnes éligibles à ce projet.
Concernant la filière coton, l'Autorité a lancé un projet visant à permettre à 100 familles productrices des districts de Maeen, Ath-Thawra et Bani Al-Harith, dans la capitale Sanaa, de concevoir et de produire des vêtements en coton, notamment des sous-vêtements pour enfants, des vêtements pour hommes et des articles ménagers en coton.
Le projet, financé par l'Unité de financement des projets et initiatives agricoles et halieutiques de la municipalité de la capitale et se poursuivant jusqu'en 2026, vise à améliorer les compétences de ces familles en matière de design et de couture.
Deux agences de mise en œuvre ont été mandatées pour le projet. Les stagiaires ont été sélectionnés selon des critères précis, et la formation a débuté avec 30 femmes comme formatrices principales, qui formeront ensuite les familles ciblées restantes. Une coordination a été mise en place avec le ministère de l'Économie, de l'Industrie et de l'Investissement et le Syndicat du textile et des commerçants afin d'intégrer les produits des familles au marché local.
La première phase de formation s'est récemment achevée, avec 30 stagiaires qualifiés comme formateurs. La formation des bénéficiaires restants a commencé. Le nombre total de familles ciblées par le projet s'élève à 500. L'Autorité a des projets à cet égard, notamment la création d'usines de production pour ces familles.
Ce projet renforcera certainement la chaîne de valeur du coton en autonomisant les femmes sur le plan économique et en localisant l'industrie de la sous-vêtements.
Concernant le secteur du cuir, l'Autorité, en coopération avec l'Unité de financement et d'initiatives pour les projets agricoles et halieutiques de la municipalité de la capitale, a publié un guide technique complet destiné aux usines de cuir naturel et de qualité, afin de soutenir la chaîne de valeur du cuir. Ce guide explique les types de cuir et leurs méthodes de transformation, servant de référence pour les programmes d'autonomisation dans l'industrie du cuir.
Par ailleurs, l'Autorité a étudié les produits en cuir importés et les étapes de la production locale afin de déterminer les normes de qualité à chaque étape. Le contenu du guide est actuellement achevé à environ 50 %. Il est actuellement révisé par des experts et plusieurs spécialistes en vue de sa publication finale. Il devrait contribuer à l'avancement des projets de l'industrie du cuir en améliorant l'efficacité des produits locaux et leur compétitivité face aux produits étrangers.
Dans ce cadre, l'Autorité a mis en œuvre un projet de formation aux métiers du cuir destiné à plusieurs familles, en coopération et en partenariat avec l'Administration générale de l'artisanat du ministère de la Culture.
Dans le secteur de la pêche, l'Autorité s'est attachée à soutenir les pêcheurs à faibles revenus du gouvernorat de Hodeidah en améliorant leur accès au financement et aux services.
En coopération avec l'Autorité générale de la Zakat, l'Autorité a financé des portefeuilles de prêts pour l'Association des pêcheurs de Hodeidah, à hauteur de 50 millions de riyals. L'objectif est d'accorder des prêts sans intérêt aux pêcheurs afin d'améliorer leur capacité de production.
Au milieu de l'année, 150 pêcheurs avaient bénéficié de ce portefeuille, qui leur a permis d'acquérir l'équipement nécessaire, sous la supervision et le suivi de l'Autorité.
L'Association des pêcheurs a également bénéficié d'une formation sur les modèles de prêt et la gestion de portefeuille afin d'en assurer la pérennité. Le soutien est actuellement élargi par l'ouverture d'un nouveau portefeuille de financement pour les pêcheurs des zones reculées, non desservies par les services bancaires traditionnels. L'évolution des prêts est suivie afin de garantir une augmentation du nombre de bénéficiaires.
Parallèlement, l'Autorité travaille à la création de 58 points de vente de poisson dans la ville de Hodeidah, gérés par des jeunes issus de milieux défavorisés. Cela aura un impact direct sur l'emploi des jeunes et l'amélioration de la commercialisation locale des produits de la pêche.
Saba : Qu'en est-il des projets d'autonomisation économique et d'amélioration des moyens de subsistance ?
Al-Kibsi : L'Autorité a adopté des projets d'autonomisation économique et d'amélioration des moyens de subsistance qui s'inscrivent dans le cadre de projets de soutien aux chaînes de valeur dans les secteurs productifs. En coopération avec l'Autorité de la Zakat, l'Autorité s'est concentrée sur des projets d'autonomisation économique ciblant les familles pauvres et à faibles revenus en leur accordant des prêts blancs et des financements en nature pour les aider à lancer leurs propres projets générateurs de revenus dans les domaines de l'agriculture et de l'élevage.
Parmi les projets les plus importants, on trouve le Projet de soutien à l'élevage et à la production laitière, qui visait à améliorer les conditions de vie de 269 familles pauvres du gouvernorat d'Al-Hodeïda en leur accordant des prêts blancs pour financer des projets d'élevage et de production laitière.
Ce projet de quatre ans (2025-2028), financé par l'Autorité générale de la Zakat et supervisé par l'Autorité de développement des projets, comprenait également la signature de contrats de partenariat avec des associations locales et la réalisation d'une étude de faisabilité pour chaque bénéficiaire.
Au cours du premier semestre 2025, des vaches ont été distribuées à 231 bénéficiaires afin de lancer la production laitière. Les résultats positifs de ce projet ont commencé à se faire sentir rapidement : 118 des vaches distribuées ont donné naissance à des veaux et les familles ont commencé à produire et à vendre des produits laitiers aux usines locales, augmentant ainsi considérablement leurs revenus.
L'Autorité évalue actuellement l'impact du projet sur la communauté locale. Une diminution de la mortalité du bétail a été constatée grâce aux soins vétérinaires prodigués.
Ce projet représente un véritable modèle de partenariat réussi entre l'Autorité de développement des petites et microentreprises et l'Autorité générale de la zakat, visant à autonomiser les éleveurs et à améliorer la production alimentaire locale.
Le deuxième projet, le Projet d'amélioration des moyens de subsistance des familles pauvres du gouvernorat d'Ibb, ciblait 100 familles à faibles revenus du sous-district d'Al-Mazraqah, district de Hazm Al-Udayn, dans le cadre d'initiatives d'autonomisation économique dans les zones rurales défavorisées.
Ce projet, qui se poursuivra jusqu'en 2027 et est financé par l'Autorité générale de la zakat, vise à octroyer des prêts blancs pour financer des activités d'élevage de chèvres et de production animale, ainsi qu'à dispenser une formation technique aux bénéficiaires.
Lors de la première phase de ce projet, tous les ménages du sous-district d'Al-Mazraqah ont été interrogés, les bénéficiaires éligibles ont été sélectionnés et l'équipe de l'Association locale d'Al-Hazm a été formée aux modèles économiques, notamment par la qualification de 10 agents de santé animale et de 10 agents de crédit de l'association pour accompagner les bénéficiaires sur le terrain.
Des dizaines de familles ont également reçu des moutons et des chèvres pour mettre en place de petits projets de production laitière et de viande. 900 chèvres ont été distribuées à une soixantaine de bénéficiaires parmi les plus pauvres lors de la première phase, dont 20 chèvres attribuées à 20 familles dans un premier temps, suivies de centaines de lots supplémentaires.
Par ailleurs, l'Autorité a soutenu la création d'une clinique vétérinaire intégrée et d'une installation de quarantaine pour les soins du bétail de l'association. Des études de faisabilité individuelles ont également été menées pour chaque petit projet auprès des familles bénéficiaires. Cette initiative devrait contribuer à améliorer les revenus des familles rurales d'Al-Mazraqah en mettant en place des activités d'élevage durables, avec un suivi technique continu pour garantir la réussite des projets et le recouvrement des fonds renouvelables.
Le troisième projet porte sur la création d'une usine laitière coopérative dans le district d'Abs, dans le gouvernorat de Hajjah, dans le cadre des efforts visant à soutenir la chaîne de valeur laitière et à autonomiser les producteurs.
Ce projet comprenait l'octroi d'un prêt blanc à une coopérative du district d'Abs pour la création d'une usine de fabrication de produits laitiers destinée aux éleveurs de bétail de la région.
Le projet desservira environ 1 000 producteurs laitiers d'Abs en leur fournissant un centre de collecte et de transformation de leurs produits. L'usine devrait contribuer à améliorer la qualité des produits laitiers locaux et à créer une chaîne de valeur intégrée, de la production à la transformation et à la commercialisation, dans le gouvernorat de Hajjah.
Parmi les autres initiatives d'autonomisation mises en œuvre par l'Autorité de Hodeidah, en coopération avec l'Autorité générale de la Zakat, figure un projet de fourniture de systèmes d'énergie solaire à 25 agriculteurs du district d'At Tuhayta, afin d'exploiter des puits d'irrigation et de réhabiliter 375 terres agricoles assainies.
Des contrats ont été signés avec l'association At Tuhayta Al Balda Al Tayba, prenant en charge 50 % du coût des systèmes. La passation de marchés avec les fournisseurs de systèmes d'énergie solaire a débuté pour l'installation et devrait être achevée au cours du mois de Safar.
Un volet de distribution de bétail a été ajouté à ce projet afin de soutenir certains agriculteurs en difficulté. La distribution de bétail a été approuvée pour 25 bénéficiaires du district en tant que soutien supplémentaire, contribuant à restaurer l'activité agricole dans les zones touchées et à augmenter la productivité des petits agriculteurs.
Saba : Qu’en est-il des projets liés aux programmes de formation, de qualification et de renforcement des capacités ?
Al-Kibsi : L’Autorité a accordé une grande attention à la qualification des cadres locaux et des familles productives par le biais de programmes de formation professionnelle, afin d’accroître leur efficacité dans les secteurs de la production et des petites industries, contribuant ainsi à la création d’emplois et à l’amélioration de la qualité des produits locaux.
À cet égard, plusieurs formations et programmes ont été mis en œuvre au cours du premier semestre 2025, notamment :
- Un programme de formation à la production fromagère commerciale a été organisé dans la municipalité de la capitale, à l’intention des associations et des organisations communautaires locales.
Le programme a formé 48 femmes militantes, diplômées du Département des sciences de l'alimentation et de la Faculté d'agriculture de l'Université de Sanaa, aux techniques de fabrication du fromage. Elles ont ainsi pu produire des fromages de haute qualité, compétitifs par rapport aux produits importés et contribuant à la sécurité alimentaire locale.
- Mise en place d'une formation à la maroquinerie destinée à 21 femmes issues de familles productives du quartier de Wadi Ahmed, dans le district de Bani Al-Harith, à Sanaa, la capitale.
Les stagiaires ont bénéficié d'une formation pratique complète à la confection de sacs en cuir, et chaque bénéficiaire a reçu un kit complet d'équipement pour créer sa propre entreprise.
- Mise en place d'un programme de formation professionnelle à la fabrication d'articles en cuir traditionnels, destiné à 23 jeunes chômeurs de Sanaa. Ce programme s'est concentré sur la renaissance de l'artisanat traditionnel du « krok », un artisanat du cuir traditionnel. Ce programme vise à offrir des opportunités d'emploi aux jeunes, à soutenir la chaîne de valeur du cuir, à revitaliser l'artisanat traditionnel et à intégrer les jeunes sur le marché du travail artisanal.
Mise en œuvre d'un programme de formation et de qualification dans l'industrie textile à Dhamar et Sanaa. À Dhamar, nous avons mis en place un programme de formation aux techniques avancées de couture industrielle destiné à 45 familles productives de la région de Sanban, dans le gouvernorat de Dhamar.
Ce programme visait à améliorer la qualité des produits de couture artisanaux afin de les rendre compétitifs par rapport aux produits étrangers et à contribuer à la création d'une usine coopérative pour ces familles.
Je tiens à souligner que, parallèlement à ce programme, nous avons poursuivi le projet d'autonomisation des familles productives de Sanaa pour la production de vêtements en coton, mentionné précédemment, afin que ce projet atteigne son objectif ultime de formation de 500 familles à l'industrie locale du vêtement en coton.
L'Autorité ne s'est pas arrêtée là, mais a cherché à inculquer une culture d'entrepreneuriat et de fabrication artisanale à un large segment d'étudiantes, ce qui, à terme, renforcera le rôle des femmes et des jeunes dans le développement économique.
À cet égard, l'Autorité, en coopération avec le ministère de la Jeunesse et des Sports, a mis en œuvre une campagne de sensibilisation et une formation d'orientation dans le secteur agroalimentaire.
Cette campagne a ciblé 26 000 étudiants participant à des cours d'été dans la capitale, Sanaa, sur la sensibilisation industrielle, les principes de la fabrication artisanale de produits alimentaires et la gestion des petites entreprises dans ce secteur.
Saba : Quels sont vos projets liés aux programmes de microfinance et aux portefeuilles de prêts ?
Al-Kibsi : L'Autorité s'est attachée à fournir des solutions de financement durables aux micro et petites entreprises, en créant plusieurs portefeuilles de prêts renouvelables dans différentes régions.
L'objectif de ces portefeuilles est d'accorder de petits prêts sans intérêt aux entrepreneurs, les montants remboursés étant ensuite recrédités régulièrement aux nouveaux demandeurs, garantissant ainsi la disponibilité continue des capitaux au service de la communauté.
Parmi les portefeuilles les plus importants, on trouve celui de Bani Al-Harith - Wadi Ahmed, à Sanaa, la capitale, où l'Autorité a accordé des prêts à 35 familles productives. Ce portefeuille a prouvé son efficacité, avec des opérations régulières de collecte et de prêt, ce qui a incité l'Autorité à augmenter son capital de 1,5 million de riyals supplémentaires pour répondre à la demande croissante.
Forte de son succès, l'Autorité envisage actuellement d'étendre cette expérience en créant dix nouveaux portefeuilles à Bani Al-Harith. Ce portefeuille est financé et géré par l'Autorité générale pour le développement des petites et moyennes entreprises.
D'autres portefeuilles de prêts ont également été lancés, tels que le portefeuille du district d'Al-Thawra, à Sanaa, la capitale, qui a bénéficié à 35 familles productives ; le portefeuille du district de Bani Hushaysh, dans le gouvernorat de Sanaa, qui a bénéficié à 14 familles ; et un portefeuille spécial pour les orphelins de la Fondation des orphelins, à Sanaa, qui a bénéficié à quatre orphelins.
Au niveau du gouvernorat, un portefeuille de prêts a été lancé à Dhamar, au bénéfice de 29 petits entrepreneurs. Un autre portefeuille a été lancé à Abs, dans le gouvernorat de Hajjah, au bénéfice de 24 familles productives. Un portefeuille spécial pour les pêcheurs du gouvernorat d'Hodeidah, bénéficiant à environ 150 pêcheurs par des prêts d'exploitation, a également été lancé.
Tous ces portefeuilles de prêts sont financés par l'Autorité et gérés en partenariat avec les collectivités locales. Ils affichent de bons taux de remboursement et d'exploitation, et les fonds sont régulièrement recyclés pour inclure de nouveaux bénéficiaires.
Saba : Quelles ont été les réalisations de l'Autorité en termes d'études, de recherche et d'études de faisabilité ?
Al-Kibsi : En effet, l'Autorité générale pour le développement des petites et microentreprises a adopté une politique de développement fondée sur des bases scientifiques et des projets soigneusement planifiés. Dans le gouvernorat d'Ibb, elle a réalisé une étude visant à identifier les besoins d'autonomisation dans les zones pauvres, en coordination avec l'Autorité de la Zakat.
Elle a également mené deux études de terrain dans le district de Hazm Al-Udayn, dans le même gouvernorat, afin d'évaluer la situation des familles pauvres et d'identifier des projets d'autonomisation économique appropriés.
La première étude a porté sur le sous-district d'Al-Sha'awar, où 1 510 bénéficiaires ont été interrogés et leurs données analysées afin de concevoir des interventions adaptées à leurs besoins et à leurs capacités.
La deuxième étude a porté sur le sous-district de Bani Abdullah, dans le même district, et ciblait 200 bénéficiaires. Leurs données ont été entièrement analysées et un plan d'interventions adapté aux projets d'autonomisation économique a été élaboré.
Ces études reflètent l'engagement de l'Autorité à orienter avec précision l'aide au développement vers les zones rurales les plus démunies du Yémen.
Parmi les études, une étude sur les besoins d'autonomisation dans les zones urbaines de la ville de Hodeidah a permis à l'Autorité d'identifier des projets d'autonomisation économique adaptés à la nature de la ville.
L'étude initiale a démontré la nécessité d'aligner les programmes de formation et d'autonomisation sur les besoins du marché du travail local de Hodeidah afin de garantir l'efficacité et la faisabilité des projets proposés.
Une coordination a été établie avec les autorités locales et l'Administration générale des affaires féminines de Hodeidah afin de lancer des programmes d'autonomisation urbaine spécifiquement destinés aux femmes et aux jeunes.
Il a conclu en soulignant le rôle essentiel de la recherche et des études pour orienter les projets de développement de l'Autorité et garantir un impact positif maximal sur la société. Cela reflète l'engagement de l'Autorité à créer une base de données actualisée couvrant divers secteurs afin de garantir la conception d'interventions adaptées.