Découverte d'un hymne babylonien vieux de 2 100 ans, révélant des secrets fascinants sur l'ancienne civilisation


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Agence de Presse Yéménite
Découverte d'un hymne babylonien vieux de 2 100 ans, révélant des secrets fascinants sur l'ancienne civilisation
[03/ Juillet/2025]
Bagdad - Saba :

Des scientifiques ont découvert hier mercredi un hymne historique datant de l'ancienne civilisation babylonienne, disparu depuis plus de 2 100 ans.

Ce poème religieux, chanté à la gloire du dieu Marduk (ou Marduk), divinité protectrice de Babylone, offre une description poétique captivante de la vie dans cette cité légendaire, évoquant ses rivières tumultueuses, ses portes ornées de joyaux et ses prêtres purs.

Des fragments de cet hymne ont été retrouvés gravés sur des tablettes d'argile dans les ruines de l'ancienne cité de Sippar, située à environ 65 kilomètres au nord de Babylone.

Une équipe de recherche de l'Université Ludwig Maximilian de Munich a utilisé des techniques d'intelligence artificielle pour rassembler 30 de ces tablettes dispersées, un processus qui aurait pris des décennies avec les méthodes traditionnelles.

Le texte original de l'hymne compte environ 250 lignes. À ce jour, les chercheurs ont pu déchiffrer et traduire environ un tiers de ce texte cunéiforme. L'importance de cette découverte réside dans le fait qu'elle offre des perspectives nouvelles et inédites sur la vie et la culture de la Babylone antique. Le professeur Enrique Jiménez, responsable de l'équipe de recherche, décrit le texte comme « d'une qualité littéraire exceptionnelle et d'une structure finement structurée ».

L'hymne commence par une louange solennelle au dieu Marduk, décrit comme l'« architecte de l'univers », puis glorifie la cité de Babylone elle-même, la décrivant comme un paradis riche et débordant de richesses, la comparant à la mer dans sa générosité, à un jardin fertile dans sa floraison et aux vagues dans leur abondance. L'hymne offre également une description vivante de l'Euphrate et des plaines fertiles environnantes où paissent les troupeaux.

Mais surtout, le texte révèle le système de valeurs morales de la société babylonienne, soulignant des valeurs telles que le respect des étrangers et la protection des plus faibles.

L'hymne rend hommage aux prêtres qui n'humiliaient pas les étrangers, libéraient les captifs et prenaient soin des orphelins.

Il fournit également des détails rares sur le rôle des femmes dans la société babylonienne, révélant la présence de prêtresses qui servaient de sages-femmes pour assister les femmes lors des accouchements, un rôle jusqu'alors inconnu dans d'autres sources historiques.

Des éléments suggèrent que cet hymne occupait une place particulière dans la culture babylonienne, puisqu'il fut enseigné dans les écoles babyloniennes pendant près de mille ans, du XVe siècle av. J.-C. environ jusqu'au Ier siècle av. J.-C. Cela signifie que des générations successives d'étudiants babyloniens ont continué à le copier et à l'étudier même après la chute de l'Empire babylonien. Les ruines de Babylone, désormais inscrites au patrimoine mondial de l'UNESCO, se trouvent à environ 85 kilomètres au sud de Bagdad, la capitale irakienne, et témoignent de la gloire d'une civilisation millénaire.

Parmi les passages les plus marquants de cet hymne remarquable figure un verset décrivant l'Euphrate, l'élément vital sur les rives duquel Babylone fut bâtie :

« L'Euphrate est son fleuve, œuvre du sage dieu Nodimud.

Il arrose les rives, irrigue les plaines,

Il déverse ses eaux dans le lac et la mer,

Ses champs fleurissent de fleurs et d'herbe,

Dans ses prairies, l'herbe printanière et les épis d'orge scintillent,

En son sein s'accumulent les grains de bière,

Bœufs et moutons paissent dans les verts pâturages,

L'abondance et les richesses – ce qui leur revient de droit –

sont multipliées, abondantes et abondantes.» Les spécialistes estiment que l'hymne a été écrit entre 1500 et 1300 av. J.-C., ce qui en fait l'une des plus anciennes œuvres littéraires longues de l'histoire babylonienne. Bien que plus récent que la célèbre Épopée de Gilgamesh, il a été étudié et transmis parallèlement à celle-ci pendant des siècles. Il est intéressant de noter que les chercheurs pensent que cet hymne est l'œuvre d'un seul auteur, contrairement à l'Épopée de Gilgamesh, compilée au fil des siècles. L'auteur de ce chef-d'œuvre littéraire reste inconnu, mais le professeur Enrique Jiménez, qui a dirigé les recherches, s'est dit optimiste quant à la possibilité de découvrir son identité à l'avenir.