SANAA, 27 Mars (Saba) - Beaucoup pensaient que la déclaration de guerre au Yémen dans la nuit du 26 mars 2015 représentait une victoire sans précédent dans l'histoire du Royaume d'Arabie saoudite.
Avec l'annonce par l'ambassadeur saoudien à Washington, Adel Al-Jubeir, que son pays avait lancé une opération militaire baptisée "Opération Tempête décisive" au sein d'une coalition élargie de pays sous prétexte de défendre la légitimité des autoritees du résigné soi-disant d'Abd Rabbuh Mansour Hadi, beaucoup pensaient "et sous l'influence de l'aura médiatique des pays de la coalition" que le Royaume et ceux qui l'entourent sont en route Pour remporter la victoire et résoudre militairement la guerre en quelques semaines, d'autant plus que l'intensité des raids aériens en ses débuts ont détruit la plupart des principaux objectifs militaires au Yémen.
Mais aujourd'hui, après que la guerre injuste contre le Yémen est entrée dans sa huitième année, de nombreuses questions se posent dans l'esprit de beaucoup, en particulier à l'intérieur de l'Arabie saoudite, sur le contexte de la guerre, ses issues et ses résultats ? Et le motif derrière le roi Salmane bin Abdulaziz et son fils Mohammed, déclarant leur guerre totale contre le Yémen ?
La déclaration de guerre et l'intervention directe de et derrière l'Arabie saoudite au pouvoir dans la capitale yéménite, Sanaa, ont été précédées par un certain nombre de précurseurs, dont les plus importants sont : la chute de l'autorité dirigeante au Yémen au profit d'un parti yéménite ne fait pas partie des alliés de Riyad Cette nouvelle variable place le régime saoudien face à un choc stratégique « sans précédent » dans l'histoire de ses relations avec le Yémen pendant plus d'un demi-siècle.
Riyad s'est à peine remis de l'horreur du premier choc, mais les dirigeants du "Groupe Ansar Allah" de Sanaa ont poursuivi en déclarant explicitement que "l'avenir de la gestion des affaires de l'État aux niveaux interne et externe contredira ce qu'il était en les étapes précédentes, notamment dans le cadre des relations extérieures avec les pays voisins." et le monde.
La nouvelle réalité au Yémen a constitué un grand choc pour le régime en place au Royaume d'Arabie saoudite, et il est devenu difficile de parier à nouveau sur ses anciens outils au Yémen, d'autant plus que ces outils n'ont pas réussi à jouer le rôle qui leur était confié dans la soumission du présent et l'avenir du Yémen à l'influence saoudienne. Cet échec a incité le jeune prince Mohammed bin Salmane, avec le soutien de son père, le roi Salmand bin Abdulaziz, à s'engager dans une aventure guerrière au Yémen aux conséquences incalculables.
Il convient de noter que l'accélération des événements à l'intérieur du Yémen au cours de cette étape a coïncidé avec un certain nombre de changements dans le Royaume, notamment avec la prise de fonction de Mohammed ben Salmane aux commandes du ministère de la Défense en janvier 2015 après sa nomination par son père, le roi, dans un geste soudain et inattendu des membres de la famille régnante. En peu de temps, l'étoile du jeune prince s'éleva rapidement et il eut de larges pouvoirs dans les domaines militaire, économique et politique qu'aucun membre de la famille Al Saoud n'avait précédés lui.
Dans ce contexte, il était clair que les efforts du roi pour consolider l'influence de son fils au sein du régime saoudien ; Cela l'oblige à travailler sur la restructuration du système dans son ensemble en apportant des changements fondamentaux dans le mécanisme de transfert de pouvoir au sein de la famille régnante, et dans qui assumera le roi à l'avenir.
Au fil du temps, Salmane bin Abdulaziz était conscient que ce plan nécessitait un travail miraculeux et inattendu afin de rapprocher son fils Mohammad du trône du futur roi Salmane bin Abdulaziz s'est empressé, avec l'approbation et le soutien américains, de déclarer son guerre.
Ce n'est plus un secret pour personne que la guerre de Salmane et de son fils est une campagne avec un certain nombre d'objectifs, le premier : la décision de faire la guerre à ce stade n'est rien d'autre qu'un prélude pour montrer Mohammad ben Salmane fermement sur le front de événements en tant qu'homme de guerre et chef militaire capable de gérer la bataille et de la gagner, ce qui signifie renforcer l'influence de ben Salmane en Arabie saoudite aux dépens de ses adversaires et on intervention au Yémen pour réaliser ses ambitions et ses intérêts au Yémen, dont le principal est la confiscation de la décision de l'État yéménite et le contrôle direct des côtes et des régions yéménites Troisièmement : prolonger la guerre pour affaiblir les différents Quatrièmement : Empêcher l'établissement d'un et État yéménite indépendant avec une présence active aux niveaux régional et international.
Ce qu'il faut dire, c'est que les objectifs saoudiens de déclarer la guerre au Yémen n'étaient pas en litige entre Salmane bin Abdulaziz et le reste des centres de pouvoir au sein de la famille Al Saoud, alors que le différend se limitait au premier objectif de permettre à Mohammed bin Salman de établir son emprise sur le pouvoir sous prétexte de la guerre au Yémen.
Au fil du temps, sans que Mohammed bin Salmane n'obtienne aucun résultat militaire tangible dans sa guerre contre le Yémen, le désespoir a commencé à s'insinuer dans le cœur de nombreux Saoudiens, d'autant plus que les faits de la guerre dans leur intégralité après des années ont contredit toutes les possibilités, y compris que le la guerre ne durera que quelques mois ; Mais les combats sur le terrain ont clairement indiqué que l'implication saoudienne dans le bourbier yéménite se poursuit, d'autant plus que les forces de Sanaa progressent militairement sur la plupart des fronts à l'intérieur du Yémen et à la frontière avec l'Arabie saoudite.
À la lumière des faits sur le terrain, on pensait que Mohammed bin Salman était enclin à la paix au Yémen, en particulier avec sa récolte amère, qui est représentée par les pressions internationales croissantes, les condamnations et les critiques contre le Royaume pour son rôle dans la guerre au Yémen, et accusant le prince héritier saoudien de responsabilité directe dans la plus grande catastrophe humanitaire au monde depuis des années, à la suite des combats continus et des bombardements aveugles, ainsi que de la politique globale de siège pendant sept ans, qui a provoqué l'insécurité alimentaire et fait le Yémen est l'un des pays les plus pauvres du monde et l'une des épidémies et pandémies les plus répandues.
La réaction ne s'est pas arrêtée là, mais sur le plan interne, il a cherché à frapper d'une main de fer les harceleurs au sein de la famille régnante. Bin Salmane n'a pas hésité à sévir contre ses rivaux et tous ceux qui critiquent l'implication dans la Guerre du Yémen.
C'est précisément ce qui explique la campagne d'arrestations contre ses opposants à l'intervention saoudienne au Yémen.
Mais ce qui s'est passé a contredit les attentes, surtout après que Mohammed bin Salmane a cherché à surmonter toutes ces répercussions en s'efforçant de se polir à l'intérieur du Royaume en apparaissant comme le leader fort et le propriétaire des transformations majeures en Arabie saoudite qui peut diriger le Royaume maintenant et à l'avenir, notamment dans les grands projets représentés dans le projet NEOM et Vision 2030.
Un observateur du déroulement du conflit au sein de la famille Al Saoud note que la guerre au Yémen est devenue étroitement liée à l'avenir de ce conflit, ce qui explique que la prolongation de l'intervention saoudienne dans l'agression par la coalition US-saoudienne contre le Yémen malgré son échec sur le d'une part et son grand coût "humain et matériel" d'autre part, était voulu par le Prince Héritier, estimant que son accès au trône du roi est étroitement lié à la guerre qui fait rage au Yémen.
Il reste à dire que la persévérance, le manque de reconnaissance de la réalité et l'insistance à continuer de commettre des atrocités et des crimes contre le peuple yéménite feront échouer divers stratagèmes, y compris le pari du roi saoudien Salmane bin Abdulaziz que sa guerre contre le Yémen servira de pont croiser son fils pour hériter du trône dans le Royaume, et ce ne sera pas le cas.
La fortune de ce pari dans sa huitième année n’est pas meilleure qu'elle ne l'a été au cours des sept dernières années.
Saba - Sanaa : Centre de recherche et d'information
Traduit par
A.A.A
