SANAA, 17 Sept. (Saba) - Un document de travail économique a mis en garde contre une catastrophe humanitaire menaçant plus de 26 millions de Yéménites en raison du maintien en détention des navires des dérivés du pétrole par les pays de la coalition d'agression dirigée par l'Arabie saoudite.
Le document de travail préparé par le conseiller juridique du ministère des Droits de l'Homme, Hamid Yahya Al-Rafiq, a confirmé que le Yémen enregistre actuellement l'un des taux de malnutrition chronique les plus élevés au monde en raison du blocus pratiqué par les pays de la coalition d'agression imposant des restrictions arbitraires sur les importations des produits de base nécessaires à la survie en termes de dérivés pétroliers, d'aliments et de médicaments.
Le document de travail indiquait que les pratiques arbitraires de la coalition contre l’agression en empêchant l’entrée de navires dérivés du pétrole chargés de denrées alimentaires, de médicaments, de fournitures, de matériel médical, de dérivés pétroliers et de gaz domestique reflétaient le niveau de dégénérescence atteint par les pays de l’agression.
Secteurs de service:
Le document économique a déclaré que la détention continue de navires dérivés du pétrole pendant de longues périodes est une raison majeure pour le retrait de nombreux secteurs de services de base de la fourniture de services aux citoyens, en particulier le secteur de la santé, car un certain nombre d'hôpitaux et de centres de santé ont en effet cessé de fournir des services aux patients en raison du manque des dérivés pétroliers.
La saisie des navires a également conduit à une crise des produits pétroliers, dont les effets se sont reflétés dans la vie des citoyens, les conditions économiques, sociales et de vie et la sécurité alimentaire dans le pays, et elle a laissé des conséquences, dont les indicateurs seront vus dans l'accroissement du taux de pauvreté et de chômage, les prix élevés et la difficulté d'accès aux services de base, ainsi que le besoin croissant de sécurité alimentaire.
Déséquilibres économiques:
Le document considérait la succession et la récurrence de la crise des dérivés pétroliers comme l'un des déséquilibres dont souffre l'économie, dont les répercussions se reflètent dans l'augmentation de la souffrance et de l'amertume des moyens de subsistance des Yéménites de temps en temps, ce qui a un impact négatif sur différents segments à revenu fixe et temporaire.
Il a indiqué que la moyenne des importations de carburant s'élevait à 157000 tonnes par mois pendant la période allant de janvier 2018 à novembre 2019, car elles ont contribué à couvrir environ 29% de la demande intérieure en moyenne au cours de la même période, tandis que l'écart de demande est estimé à 71 pour cent, soit 386 000 tonnes par mois en moyenne.
Le document de travail traite des effets et des répercussions de la détention par la coalition d’agression de navires dérivés du pétrole sur la détérioration de la situation économique dans le pays. Il a expliqué que 50 pour cent du mouvement économique s'est arrêté en général et en particulier dans les secteurs industriel, agricole et commercial, et les transports internes entre les villes.
Frais de chômage et de transport:
Le document de travail économique indiquait que les conséquences de la crise avaient affecté les travailleurs des différents secteurs et que ses répercussions comprenaient l'augmentation du taux de chômage et l'enregistrement de nouveaux chômeurs.
La détention continue de navires de carburant a également conduit à une crise étouffante dans les moyens de transport, les tarifs de transport dans les gouvernorats augmentant de 76 à 150%, tandis que les salaires des transports locaux entre la plupart des gouvernorats augmentaient de 90 à 120%, par rapport à la période d'avant la crise, et les salaires élevés des transports ont augmenté en moyenne de 71 à 160 pour cent.
Prix des produits alimentaires et médicinaux:
En ce qui concerne l'impact de l'immobilisation des navires à carburant sur les prix des denrées alimentaires, le document mentionne que la coïncidence des variations mensuelles moyennes des prix des carburants (diesel et benzène) avec la variation moyenne des prix des denrées alimentaires de base ( blé, farine, sucre, riz et huile) pendant la période de janvier à novembre 2019 a entraîné une augmentation des prix des denrées alimentaires de base, ce qui a rendu les groupes les plus nécessiteux et à faible revenu plus vulnérables à l'insécurité alimentaire.
En ce qui concerne les effets sur les prix des médicaments, les répercussions de la crise des dérivés pétroliers ont été plus graves, et c'est le problème le plus difficile auquel la population est confrontée, en particulier dans les zones reculées qui nécessitent de se rendre dans les villes pour obtenir des médicaments, ce qui fait que les citoyens sont confrontés à ces deux problèmes en raison du coût élevé du transport et les prix des médicaments.
La production agricole:
Concernant le secteur agricole, le document économique a confirmé que les deux tiers du secteur agricole au Yémen étaient affectés par la détention de navires dérivés du pétrole, en plus des dommages causés aux cultures agricoles et à plus de 1,2 million d'exploitants agricoles dans plusieurs gouvernorats.
Selon les estimations, un agriculteur a besoin en moyenne d'environ 2000 litres de carburant pour irriguer les terres agricoles, et la plupart des producteurs de légumes, de fruits et de céréales au Yémen dépendent des eaux souterraines, car la superficie cultivée qui dépend de l'eau de puits est estimée à environ 36 pour cent et l'arrêt de nombreuses pompes a causé des dommages aux cultures.
Les répercussions de la crise des carburants sur les marchés locaux ont provoqué une augmentation du coût de la production agricole, qui se traduit par les prix élevés de produits tels que les légumes et les fruits, voire les céréales, et cela s'accompagne d'une détérioration du pouvoir d'achat des citoyens.
Service d'électricité et d'énergie:
Dans le domaine de l'électricité, le document de travail mentionne que la plupart des gouvernorats vivent dans des situations catastrophiques en raison de la crise des dérivés pétroliers, de la pénurie de carburant et des prix élevés. Cela a eu un impact négatif sur le niveau de production d'électricité utilisant des combustibles, qui a diminué de 77% en 2015. Au cours de la même période, les émissions d'éclairage nocturne au Yémen ont diminué de deux tiers.
Le pourcentage de citoyens n'ayant pas accès à l'électricité est de 90% de la population totale. La crise des dérivés pétroliers conduit à des coupures d'électricité pendant de longues périodes par jour, et les périodes de coupures d'électricité ont atteint six heures contre une heure et demie de fourniture d'électricité dans certains gouvernorats.
Secteur privé:
En ce qui concerne l'impact de la crise des dérivés pétroliers sur le secteur privé (à la fois industriel et tertiaire), qui gère la plupart des activités économiques au Yémen pour contribuer à environ 90 pour cent de la production industrielle et des services et des secteurs des transports et de l'agriculture, Le papier a déclaré que les estimations indiquent que la moitié des usines au Yémen ont arrêté. En conséquence, plus de 980 000 travailleurs ont perdu leurs moyens de subsistance.
Le papier a souligné que la crise des dérivés pétroliers conduit à une augmentation des coûts de production industrielle, y compris ses domaines et activités, et entraîne par la suite une diminution de la production des établissements industriels et de services. Lorsque les usines suspendent temporairement leurs activités pendant la crise des dérivés pétroliers, cela entraîne une faible productivité et des revenus du secteur privé et réduit la capacité du secteur privé à se développer et à créer des emplois.
Secteur de l'eau:
Dans le domaine de l'eau, la crise des carburants s'est répercutée sur les prix de l'eau, qui grimpent de façon spectaculaire, et le prix de la charge d'un camion-citerne a augmenté en variant les taux variant entre 100 et 300 pour cent.
Le conseiller juridique a mentionné, dans le document, que le travail humanitaire a également été affecté par la détention de navires dérivés du pétrole, car les organisations humanitaires et de secours souffrent grandement du manque de carburant nécessaire, ce qui rend difficile le transport de l'aide vers les installations et les zones qu'ils soutiennent et fournissent une assistance vitale, en plus de suspendre le soutien aux enfants souffrant de malnutrition et de réduire la distribution de nourriture et d'eau.
La sécurité alimentaire:
En ce qui concerne les implications pour la sécurité alimentaire et la malnutrition, la crise des dérivés pétroliers représente le pire cas possible qui augmente le risque de famine, exacerbe les niveaux déjà sévères d'insécurité alimentaire aiguë et conduit à une hausse des prix des denrées alimentaires de base, selon une analyse des données réalisée par le Réseau d'alerte précoce contre la famine en novembre 2019.
Les données indiquent que plus de 12 millions de personnes font face à un déficit important de consommation alimentaire.
Le document a conclu que le pourcentage de la population souffrant d'insécurité alimentaire au Yémen était passé à environ 70 pour cent en 2019, avec une augmentation de 20 points de pourcentage par rapport aux résultats de l'analyse de classification intermédiaire en 2016.
Le journal économique a tenu les pays de la coalition d'agression et les Nations Unies pleinement responsables de la catastrophe humanitaire qui menace le peuple yéménite et des conditions qui résulteront de la poursuite de la coalition d'agression pour retenir les navires de carburant, de nourriture et de produits pharmaceutiques.
