Renforcer la résilience des gens au Yémen


https://www.saba.ye/fr/news462711.htm

Agence de Presse Yéménite
Renforcer la résilience des gens au Yémen
[22/ Avril/2017]


GENEVE, 22 Avril (SABA)- La population yéménite fait face à la plus importante crise humanitaire au monde. Plus de 17 millions de personnes à travers le pays sont en situation d’insécurité alimentaire aiguë et ce chiffre est appelé à augmenter alors que le conflit continue de peser sur leur capacité à produire, à importer, à distribuer et à acheter de la nourriture.

Plus de 7 millions de personnes risquent de sombrer dans la famine tandis que le reste peine à satisfaire ses besoins nutritionnels minimums, malgré l’aide humanitaire externe.

Seule une solution politique peut mettre un terme à ces souffrances car il ne peut y avoir de paix sans sécurité alimentaire. Plus le temps passe sans parvenir à mettre en œuvre un plan de redressement, plus le fardeau sera coûteux en termes de ressources et de moyens de subsistance.

Le Yémen possède une population très jeune avec quelque 2,2 millions d’enfants âgés de moins de 5 ans souffrant de malnutrition aiguë. Une nutrition inadéquate chez l’enfant lors de ses toutes premières années de vie peut compromettre de manière permanente son développement. Il est donc impératif d’agir.

Afin d’éviter que la sécurité alimentaire ne se détériore davantage, le renforcement immédiat des moyens d’existence (principalement l’agriculture et la pêche) doit faire partie intégrante de l’intervention humanitaire. Cette année, la FAO a lancé un appel aux dons de 48,4 millions de dollars pour venir en aide à 3 millions de personnes.

En 2016, la production agricole et les zones cultivées ont diminué de 38% à cause du manque d’intrants. La production animale a, elle, chuté de 35%. La situation ne devrait pas s’améliorer en 2017, à moins que la communauté internationale n’intervienne.

La FAO, présente sur le terrain depuis 1990, travaille sans relâche dans un contexte sécuritaire extrêmement difficile, pour fournir une aide d’urgence afin de relancer la production agricole. Il s’agit notamment de fournir des intrants tels que des kits de production agricole permettant une rotation rapide avec des semences végétales, des réservoirs de stockage d’eau, des pompes solaires, du fourrage, de l’engrais, des bateaux de pêche, des filets de pêche, ainsi qu’un équipement opérationnel et matériel.

Ces kits de production, conçus pour aider à nourrir des familles de 20 personnes durant six mois, représentent une aide humanitaire rentable, en particulier pour les déplacés internes, qui constituent plus de 10% de la population et dont la grande majorité dépend de l’agriculture. Pour beaucoup de familles vivant dans des zones reculées, ces kits représentent leur unique bouée de sauvetage pour se nourrir.

Parallèlement, la FAO travaille à renforcer les réseaux vétérinaires afin de vacciner et traiter les animaux malades et contenir ainsi de possibles maladies animales transfrontalières.

Rendre le système alimentaire yéménite plus durable sera un effort sur le long terme, requérant des changements importants dans la manière de produire. Cela impliquera aussi la mise en place de nouvelles chaînes de valeurs et de logistique pour ce qui sera le principal secteur économique du pays. L’agriculture emploie en effet déjà plus de la moitié de la main-d’œuvre et est la principale source de revenus pour près de 60% des ménages.

Même en temps de paix, le Yémen sera confronté à des défis énormes alors que seulement 4% des terres du pays sont arables et que les ressources en eau sont extrêmement limitées. Néanmoins, sa population peut être capable de créer un système alimentaire viable et durable. Cela nécessite une approche simultanée basée sur une assistance humanitaire et des programmes de renforcement de la résilience.

C’est dans ce contexte que l’ONU organise, le 25 avril au Palais des Nations, une conférence de promesses de dons de haut niveau pour la crise humanitaire au Yémen, conférence coorganisée par les gouvernements suisse et suédois. (TDG)

SABA